Le Codep des Deux-Sèvres propose la promenade longue de 566 km (avec variantes),


traversant le département de part en part et surtout sans oublier de signaler les points intéressants et touristiques à visiter.

J’ai réservé deux jours pour réaliser cette randonnée dans les Deux-Sèvres qui me fera repasser par plusieurs endroits plus ou moins connus. Question météo les deux jours à venir sont prometteurs ; un beau soleil, peu de vent et ni trop frais ni trop chaud. Le matin tôt du samedi 25 juillet 2009, je prends le vélo pour me diriger au point le plus proche du parcours, c’est-à-dire Tourtenay. Après un pré-chauffement de Nouâtre en passant par Richelieu, Loudun et la D.14 ; j’ai pu constater que les jambes sont bonnes et que je me sens en pleine forme pour faire ce long circuit. Le jour se lève et les gens à Tourtenay ne sont pas encore réveillés. Je roule dans le centre bourg, pas âme qui vive. On dirait que ce village est un peu perdu sur la carte. Par la D.63, je quitte cette butte sur laquelle Tourtenay est construite pour aller à Mayé. Là, je tourne à gauche en direction de l’église St.Martin et vers Chavigny. Ne voulant pas m’éloigner trop de la route du Codep, je retourne à Mayé pour prendre la direction d’Argenton-l’Eglise. La campagne est belle en cette saison et le silence matinal me donne une bonne humeur. Je roule à une allure modérée.


A Taizon je reconnais le vieux pont sur Le Thouet et je m’arrête pour en faire une photo. Ce pont qui enjambe Le Thouet fut construit au 13ième siècle. De style roman, aux arches en cintre brisé et à double voussure, il est inscrit depuis 1943 aux monuments historiques. Dans le temps le pont du Taizon était taxé. En effet, son franchissement était soumis à un impôt appelé ‘dîme’ à l’époque. Le paysan franchissant ce pont devait donner une certaine quantité de seigle récolté sur les terres du Sault, aux chevaliers de Malte de la Commanderie de Prailles. (une commanderie était un monastère appartenant à un ordre religieux et militaire du Moyen Age). Ce pont fut en partie détruit par les troupes allemandes en août 1944, durant la Seconde Guerre mondiale. Après la guerre, une arche en bois et un pont Bellay furent aménagés. Cette construction provisoire fut utilisée jusqu’en 1966, date à laquelle la construction d’un pont plus solide et plus large fut réalisée à proximité de l’ancien, pour répondre à un passage de véhicules de plus en plus important.


C’était l’année dernière, le 28 juin, que j’ai fait en vélo la randonnée «Les Sources de Gâtine», promenade à partir de la source du Thouet jusqu’à St.Hilaire-St.Florent, en passant par Taizon. Vous en trouverez un récit détaillé sur le site. Je remonte sur le vélo et continue, Argenton-l’Eglise et Thouars.

Sur le pont de la ville je vois Le Thouet couler tranquillement dans son lit. Au centre ville je passe par le château et la chapelle. Les bâtiments se dorent dans les rayons du soleil. Pour le côté historique de Thouars, Louis II de La Trémoille, homme de caractère, met souvent son épée au service de la couronne ; pendant qu’il guerroie au côté de François I, sa femme, Gabrielle de Bourbon Montpensier entreprend de grands travaux dans la ville. Elle fait démolir près du château médiéval l’église Notre-Dame pour la rebâtir dans un style plus conforme au goût de l’époque. La collégiale Sainte Chapelle Notre-Dame est unique en France. En 1563, la vicomté de Thouars est érigée en duché-pairie par le roi Charles IX en faveur des La Trémoille. Mais cela ne change pas le quotidien des thouarsais, car la ville est une citadelle du parti protestant. Thouars est durement éprouvée par les guerres de Religion. Ce n’est qu’au début du 17ième siècle que Thouars retrouve calme et prospérité. Le sud de la ville se transforme en vaste chantier puisque c’est ici que débute en 1635 la construction d’un nouveau château voulu par l’épouse du duc Henri III de La Trémoille : Marie de La Tour d’Auvergne. La chapelle du château fut édifiée de 1503 à 1515 par la susdite Gabrielle de Bourbon Montpensier. Chapelle castrale, elle présente les caractéristiques d’une sainte chapelle mais ne figure pas sur la liste officielle qui les répertorie. Elle marque la transition entre le style gothique flamboyant (remplages, voûtes) et renaissance italienne (galerie de la façade, porte sud).


La façade de la chapelle est impressionnante et malgré le contre-jour, je tente de faire une photo valable.



Après pointage à la Boulangerie-Patisserie ‘Le Nid Gourmand’, je quitte la ville en descendant vers Le Thouet où je prends la D.759 en direction de Massais. La route est bonne et la vitesse au dessus de la moyenne ; les ruines du château d’Ebaupinaye apparaissent vite.



Je découvre un joli petit château, à l’origine du 15ième siècle, aujourd’hui en ruines après un incendie durant les guerres de Vendée. Les vestiges de cet édifice en granit rose demeurent intéressants avec ses quatre tourelles et les douves désaffectées. Je rentre dans le château aux ‘risques et périls du visiteur’ d’après une petite pancarte. Si . . . il en est ainsi, je prends soin de laisser mon vélo à l’extérieur. L’intérieur se trouve en effet en mauvais état. Les murs s’effritent et les pierres risquent de tomber. Je me demande si les possibilités existent encore de redonner de la valeur au château. Aujourd’hui ce sont les pigeons qui en ont fait leur habitat. Je quitte le château et prends la D.181 pour aller au pont et site de Grifférus.


C’est l’Argenton qui coule sous le pont et un escalier en pierre me permets de descendre sous le pont pour admirer cette construction de plus près. Il n’y a rien à signaler de spécial si ce n’est l’acoustique qui, sous ce pont, est étrange. Je suis seul sur les lieux, mais en marchant, l’écho produit fait croire qu’il y a encore quelqu’un d’autre par ici. L’écho de mes pas est plus fort que dans la réalité : comme c’est bizarre et surprenant. Le site de Grifférus se trouve à côté et donne l’impression que l’on se trouve en montagne ; les rochers se prêtent bien pour l’escalade.


La rivière Argenton qui coule ici et devant les rochers est un affluent du Thouet et coule entièrement dans le département des Deux-Sèvres. L’Argenton résulte de la fusion de deux rivières, l’Argent et le Dolo. Ce dernier reçoit lui-même les eaux du Ton et baigne Bressuire. Les deux cours d’eaux se réunissent au niveau de Voultegon. L’Argenton prend sa source dans les Deux-Sèvres, à Clazay, à une dizaine de kilomètres à l’ouest de Bressuire. Je quitte la vallée vers Moutiers-s/s-Argenton et d’après la carte de route, les ruines du château de Sanzay ne sont qu’à quelques kilomètres de Moutiers.


Dès que l’on voit approcher le château de Sanzay, on remarque que ce château offre un bel exemple de l’architecture militaire du 15ième siècle. La construction de cet édifice avec ses douves en pleine campagne sur un plateau sans relief, n’a pu être effectuée qu’en privilégiant le système défensif afin qu’il soit sans faille.


Peu de documents témoignent directement de sa construction ou de son usage. Je fais à pied la promenade le long des douves, peuplées de grenouilles. Les unes après les autres, elles sautent à l’eau lorsque j’approche.
Après la visite au château, je consulte la carte pour voir la route à suivre : c’est Argenton-Château, mais depuis le 1er septembre 2006 par la fusion des anciennes communes d’Argenton-Château, Boësse et Sanzay, la commune s’appelle désormais Argenton-les-Vallées, avec des traits d’union conformément à l’usage typographique. Un rectificatif ultérieur a spécifié que le nouveau nom devrait s’écrire Argenton les Vallées sans traits d’union, mais la prise en compte de ce second texte a été omis dans les dernières mises à jour du Code Officiel Géographique. Cette seconde orthographe n’a donc jusqu’à présent pas été officialisée dans les nomenclatures de référence de l’INSEE. Je quitte Argenton-les-Vallées pour prendre un petit chemin vers Boësse. Je trouve une grande variété de clochers sur ma route.


Juste avant St.Clémentin je m’arrête à la chapelle des Rosiers. Cette chapelle du 13ième siècle, précédée par un auvent fermé et par un muret possède un chevet plat, au pied duquel se trouve une source. Elle est inscrite monument historique et propriété de la commune de St.Clémentin. Ma route continue, passant par Voultegon et Bressuire, où je me rends directement à la place au centre.


Je pointe à la boulangerie ‘La Mie Câline’ et m’assois sur un des bancs libres de la place, où je vois beaucoup de monde ; la plupart du public sort de l’église après la célébration d’un mariage. Le ‘troupeau’ ne s’est pas où se rendre pour le déjeuner. La variété dans les habits portés par les femmes attire spécialement mon attention et me fait sourire ; toute les couleurs de l’arc en ciel, formes modernes et vieillottes : c’est un régal pour les yeux. J’en oublie de manger. Quand ils commencent à s’éloigner dans une rue avoisinante, je regarde avec plus d’intérêt la grande église Notre-Dame datant du 10ième et 12ième siècles, surmontée d’un clocher gothique. Avec ses 56 mètres, l’église domine la ville, ce qui ne passe pas inaperçu lorsque l’on arrive du nord.


Entre temps je mange mon gâteau aux pommes que je viens d’acheter, pour continuer avec mes propres tartines, et boire du café de mon thermo que je sors du sac à dos. Je mange avec appétit ; J’ai roulé déjà 150 km depuis ce matin et je ne me trouve qu’à Bressuire. Après mon déjeuner je remonte sur le vélo pour me rendre au château de Bressuire ou château de la Dubrie. La première mention du château date de 1029. L’actuel château a vraisemblablement été fondé à la charnière des 10ième et 11ième siècles par la famille de Beaumont, et il a appartenu à la famille des Beaumont-Bressuire du 11ième siècle jusqu’au début du 16ième siècle.


Il joua un rôle militaire de premier ordre dans les luttes que se livrèrent en Poitou rois de France et d’Angleterre durant trois siècles. Le château a été acquis par la commune en 1975. D’architecture militaire médiévale, il occupe une surface considérable sur l’extrémité arrondie d’un plateau. Les vestiges actuellement visibles datent essentiellement de la fin du 12ième siècle et du début du 13ième siècle. Dans la première moitié du 18ième siècle il a été dépecé et un nouveau logis a été élevé vers 1880, en retrait par rapport à l’ancien. La forteresse comportait trois enceintes, mais la plus extérieure a disparu.
La coulée verte, aménagement des berges de la rivière ‘Dolo’ en sentier pédestre et de balades à vélo, permet au cœur de la ville de se sentir sur 3 km loin de la civilisation et de l’agitation du monde, en pleine nature.
Tout en cherchant à faire une photo, je découvre le jardin public créé au pied du château, appelé ‘Le Verger’. Des pommiers de différentes espèces sont plantés par des artistes lauréats du ‘Salon d’Automne’ de la Sculpture’ et du ‘Symposium de Sculpture’. L’association qui anime et assure la promotion de la sculpture dans l’environnement naturel prend le nom de ‘Verger des Sculptures’.


La sélection des pommiers, pour ce conservatoire d’espèces anciennes, est prise en charge par l’association ‘Les Croqueurs de pommes’. A ce jour, 55 pommiers de différentes espèces ont été plantés, chacun parrainé par un sculpteur lauréat et 19 sculptures monumentales ont été érigées dans le verger. Partie intégrante de la coulée verte, le Verger est une halte artistique dans la promenade le long de la rivière le Dolo. C’est ici, au milieu de ce verger, que je fixe ma photo du château !


La suite de ma création, transformée en poème par Eliane, peut être lu et vu sur la partie du site : sous le titre ‘Tanka’.
Moi, je quitte maintenant la ville au nord en direction de Nueil-les-Aubiers ; je tourne de nouveau vers l’ouest pour la commune de St.Aubin-de-Baubigné. A 2 km du village se trouve le château de la Durbelière. Une noble famille, divisée aujourd’hui en plusieurs branches, porte le nom de cette commune. Ceci provient de temps anciens où les seigneurs de Rorthais étaient gardiens de ce bourg. La famille de Rorthais, anoblie sous Saint-Louis, édifia notamment le Château de la Durbelière, construit sur l’emplacement d’un édifice plus ancien, à Saint-Aubin-de-Baubigné (canton de Mauléon), entre 1440 et 1460. Subsistent de cette époque la tour à pans coupés et le mur d’enceinte avec ses échauguettes d’angle. Le château est remanié et embelli au début du 17ième siècle : les anciens ponts-levis sont remplacés par des ponts dormants, la terrasse bordant les douves décorée d’une balustrade et l’actuel porche d’entrée est édifié. Il porte toujours aujourd’hui la date de 1631, ainsi que les armes de Renée de Rorthais et de son mari Pierre de Meulles, à qui revint le château par la dot de sa femme Renée, veuve de Rorthais. Les anciens communs qui ferment la cour sur 80 mètres de long, devenus aujourd’hui bâtiments de ferme, s’achèvent à l’ouest par une longue galerie ornée de colonnes et qui servait de manège.


Le Château de la Durbelière est transmis par alliance, en 1679, à la famille du Vergier de La Rochejaquelein et Henri y naît le 30 août 1772 ; c’est dans la cour du château que le jeune homme, devenu Généralissime de l’Armée Catholique et Royale après la mort du Marquis de Lescure (octobre 1793), prononce le 13 avril 1793, les paroles célèbres et restées dans l’Histoire : ‘Si j’avance, suivez-moi, si je recule, tuez-moi, si je meurs, vengez-moi.’ Aujourd’hui, le souvenir de Henri de La Rochejaquelein, surnommé Monsieur Henri, modèle de noblesse et de bravoure, est encore vivace chez les royalistes et il demeure l’un des favoris du peuple vendéen. Durant les combats, qui ravagent la région en 1793 et 1794, le château de la Durbelière est incendié à cinq reprises par les troupes républicaines du Général Westermann. Les ruines de la Durbelière, environnées d’étangs et d’arbres séculaires, appartiennent toujours aux descendants des de La Rochejaquelein.
Depuis le 1er janvier 1973, Rorthais a été rattaché à Mauléon avec le statut de commune associée.
Je quitte le terrain, le vélo à la main. Ensuite je continue mon chemin pour Mauléon, petite ville à 6 km d’ici.
Le château de Mauléon, situé sur un éperon rocheux entouré de la vallée de l’Ouin, apparaît dans les premières chartes de l’abbaye de la Trinité en 1080. Mauléon est un fief de la famille qui porte le même nom. Le plus connu est Savary 1er, sénéchal du Poitou, troubadour, poète, corsaire et preneur de ville. Notamment, il s’empara de Niort en 1205 pour Jean sans Terre. Au 13ième siècle, Mauléon appartient aux vicomtes de Thouars et plus tard, au 15ième siècle, à la famille d’Amboise. Mauléon fut très disputée pendant les guerres de religion car c’était un lieu stratégique. En 1587, Henri de Navarre s’empare de Mauléon. Et la ville est prise six fois de suite, tantôt par les huguenots, tantôt par les catholiques. En 1642, le château (remparts, tours) qui domine l’éperon est démantelé par Richelieu très soucieux de la réunification du pays encore trop attaché à ses traditions selon lui. En 1716, le vicomte de la Trémoille vend la baronnie au marquis de la Flocellière, Gilles de la Granges de Surgères. Vingt ans plus tard, ce dernier revend la baronnie au duc Alexis Madeleine Rosalie de Châtillon, gouverneur du dauphin, fils de Louis XV. Usant de son influence à la cour, il donna à Mauléon son nom, c’est ainsi que Mauléon devint pour un temps Châtillon-sur-Sèvre (un duché-pairie) alors que cette dernière, la Sèvre Nantaise, ne passe qu’à 8 km environ. En 1906 le château fut acheté par Henri de Beauregard qui était député et maire de la ville afin d’en faire un cercle catholique. Et en 1990 enfin, la ville de Mauléon put en faire l’acquisition. En 1965, les communes de St.Jouin-sous-Châtillon et Châtillon-sur-Sèvre vont se réunir et devenir une seule et même commune sous l’ancien vocable de Mauléon. En 1973, fusion des communes de St.Amand-sur-Sèvre, La Chapelle-Largeau, Loublande, Moulins, Rorthais, St.Aubin-de-Baubigné et Le Temple avec la commune de Mauléon. En 1992, St.Amand-sur-Sèvre se détache de Mauléon. Je m’installe sur un banc de la place devant les restants de la tour et mange du pain et quelques friandises de mon sac à dos. La bouteille thermo est vide en un rien de temps.


D’ici je peux bien voir l’ancienne abbaye de la Trinité de Mauléon. L’abbaye, dont les moines font partie de l’ordre de Saint Augustin, devient rapidement le principal centre religieux de la contrée. Les moines réguliers vont s’installer dans l’abbaye jusqu’en 1540. Ensuite les moines commendataires prennent la relève. Les guerres de religion précipitent son déclin et elle est pillée plusieurs fois à la fin du 16ième siècle. En 1660, l’abbaye de la Trinité entre dans la congrégation de France des Génovéfains dont le siège se trouvait à l’abbaye de Sainte-Geneviève à Paris. (La congrégation de France est une congrégation française qui observe la ‘Règle de Saint-Augustin’. Ses membres sont les génovéfains, dont le nom vient de Geneviève. Ils portaient une robe blanche et un rochet, ainsi qu’un manteau noir hors du couvent. Elle a été fondée par le cardinal de la Rochefaucauld, abbé commendataire de l’abbaye Saint-Geneviève de Paris. Elle avait pour but de rétablir dans les abbayes augustiniennes une observance rigoureuse prônée par l’Eglise à la suite du concile de Trente. Cinquante-trois monastères s’agrégèrent à cette nouvelle congrégation. Au 18ième siècle, l’ordre comptait 107 monastères et plus de 1300 religieux qui s’occupaient principalement des hôpitaux et maisons de charité. Le siège de la congrégation des génovéfains était à l’abbaye Sainte-Geneviève de Paris, situé sur la montagne Sainte-Geneviève, dont les bâtiments conventuels constituent l’actuel lycée Henri-IV, et dont l’église qui ne fut jamais consacrée devînt aussitôt achevée l’actuel Panthéon de Paris. Avant de repartir je me promène sur les remparts du château afin de profiter de la belle vue ; ensuite je quitte Mauléon prenant la direction Saint-Amand-sur-Sèvre.


Dans le centre de ce village, je remarque un très vieil arbre. C’est un gros chêne qui a une circonférence au tronc de 5 mètres. L’Age supposé est de 250 à 300 ans et la hauteur est de 15 mètres.
Je longe le département de la Vendée et par La Pommeraie-sur-Sèvre,


la limite des deux départements Vendée et Deux-Sèvres, se trouve juste entre les deux ponts. Le terrain autour est destiné aux habitants pour s’y distraire, pique nique etc. Je continue mon chemin, Montravers, Cerizay, St.André-sur-Sèvre et La Forêt-sur-Sèvre. Traversant le pont sur la Sèvre Nantaise, mes yeux sont attirés par un château sur un îlot. En 1370 un certain René Jousseaume seigneur de La Forêt-sur-Sèvre décide d’édifier son château sur un îlot de La Sèvre Nantaise. Depuis la commune est marquée par l’histoire : les guerres de religions, la révolution française et les guerres de Vendée y ont inscrit leur cortège d’horreurs et de malheurs. Les habitants ont su faire face aux épreuves en se regroupant autour du bourg et du château dont le plus illustre propriétaire fut Philippe Duplessis-Mornay, protestant, bras droit d’Henri IV appelé le ‘Pape des Huguenots’. Le château actuel est situé dans un cadre naturel et idyllique.

Après avoir pris des photos, je continue la route à Courlay et Moncoutant. Dans le centre bourg je distingue le panneau vers ‘La Chapelle’ sans lire le reste. Je suis parti pour aller à La Chapelle St.Laurent au lieu d’aller à La Chapelle St.Etienne. Le soleil qui commence à descendre et la boussole sur le guidon me confirment que je ne suis pas sur la bonne route. Je n’ai pas besoin de Tomtom. Je me corrige aussitôt et arrive peu de temps après à La Chapelle-St.Etienne. Sans arrêter je continue à l’Absie et Scillé. Roulant sur la D.744 je remarque le changement de paysage ; c’est comme si l’on descend d’un plateau. Devant moi et aussi vers l’ouest, jusqu’à l’horizon la terre est à un niveau plus bas ; une vue impressionnante. La route descend doucement vers Le Beugnon et Champdeniers et par conséquent la vitesse est élevée. Tout en roulant je me réalise que ma journée de visite du pays doit se terminer pour faire place au retour en vélo et cela de la façon la plus rapide jusqu’à la maison. Je décide dans la forêt de Secondigny d’aller au camping ‘Le moulin des Effres, situé au lac des Effres pour prendre le dernier ravitaillement, de l’eau pour faire face à ce retour.


Je m’installe sur le banc/table et prends mon temps pour manger une salade bien piquante et quelques boites de riz au lait. Je me prépare physiquement ; maillot de sécurité prêt à prendre dans le sac à dos, les lumières puissantes devant et derrière sur le vélo ; les bidons d’eau pleins : tout est en ordre. Je choisis de rouler de Secondigny à Parthenay, La Peyratte, Thénezay, Mirebeau, Monts s/s Guesnes, Richelieu et Nouâtre. Je calcule d’ici encore 120 km. Quand je quitte Secondigny, il fait encore jour ; je roule vite vers Parthenay. Le goudron lisse procure un sentiment agréable quand on est couché sur le guidon. J’arrête seulement une fois, à Thénezay, pour mettre le vêtement de sécurité pour la nuit. Il fait noir maintenant. Je téléphone à ma femme pour lui dire que je rentre un peu plus tard que prévu . . . et je roule de nouveau. La lumière des phares prime dans la nuit. Il y a très peu de voitures. Tout marche bien. A Richelieu, juste avant d’entrer dans le centre ville, une voiture bleue avec quelques gendarmes est bien stationnée afin de surveiller les habitants qui sortent en voiture de la ville. Mes phares les éblouissent ; vu les ombres, ils sont trois ou quatre dans la voiture. Je passe devant eux en tournant à gauche et rentre sous le vieux porche de Richelieu. Sur la place du centre, je vois sortir du monde d’une Halle. C’est une fin d’animations ; les gens sortent en groupes. La musique retentit encore dans la nuit. Je pédale lentement ; les lumières des bâtiments et des magasins éclairent bien la grande place et les rues. Je traverse la ville tranquillement, ce n’est que vers Chaveignes que j’ai repris de nouveau la vitesse. Mais la vitesse n’est plus la même qu’à Parthenay. La fatigue commence à se faire sentir. Heureusement je suis près de la maison maintenant. Sur ce dernier tronçon, j’espère ne pas crever maintenant car ces derniers temps cela m’est arrivé trop souvent. Il faut dire que depuis que j’ai été chez Joël et qu’il m’a trouvé une minuscule épine dans le pneu, que moi-même, je n’ai pas pu voir ou même sentir avec le bout des doigts de la main, je suis moins sur le qui-vive. Quand j’arrive à destination, je regarde une dernière fois sur mon compteur : 386 km pour la journée. La suite, le côté sud des Deux-Sèvres, qui a l’air assez joli, sera réservé pour un autre jour.


Mardi, le 4 août, deuxième journée et suite de cette randonnée des Deux-Sèvres qui démarre à Champdeniers. A 6h00 du matin, je suis présent sur la grande place en attendant la boulangerie qui va s’ouvrir. Le temps ressemble à la première journée et le vélo est prêt à partir. Le bourg de Champdeniers compte environ 6.000 âmes, mais à cette heure-ci il y a très peu d’activité. La boulangerie n’ouvre qu’à 7h30 d’après l’affiche sur la porte. J’aurais dû pointer à la fin de la première journée.


Je parcours, en vain, toutes les rues pour trouver à faire tamponner ma carte de route. A part une chatte avec ses chatons que je rencontre dans une ruelle et qui m’oblige à m’arrêter, la vie active ne reprend pas avant 7h45, l’heure où la boulangerie ouvre enfin. La voiture avec tous les pains est parquée devant la vitrine ; ce n’est donc qu’un dépôt de vente. Avec le marquage sur la carte et un croissant à la main je sors du magasin. J’enfourche mon cheval à deux roues, un peu irrité, avec 2 heures de retard ; je prends la D.12 en direction de Niort. Le but c’est de passer par Coudray-Salbart, Echiré, St.Gelais et ensuite par la D.8 à Niort. Est-ce que c’est l’énervement ou la vitesse plus élevée que normal puisque je voudrais faire la suite en une journée, en tout cas je loupe Coudray-Salbart et me retrouve à Saint-Maxire et toujours sur la D.12. Tant pis, je file et 11 km plus loin je suis au centre de Niort où je fais une photo de l’église Notre-Dame dont la construction remonte au 14ième siècle mais doit en bonne partie son aspect actuel aux 15ième et 16ième siècles.


Son plan présente une nef centrale, assez large, cantonnée de deux nefs secondaires où sont ouvertes des chapelles. L’ensemble est couvert de voûtes à huit nervures selon le procédé du gothique angevin ou ‘Plantagenêt’. L’architecte M. Berthomé en est l’auteur, il éleva aussi le clocher ainsi qu’une tribune intérieur, détruite, du côté sud. C’est en 1771 que le maître autel fut transféré à l’ouest et que l’on désorienta ainsi l’église. Deux portails furent alors ouverts de part et d’autre de l’important vitrail (16ième siècle-17ième siècle) éclairant la nef et dont le thème est l’Arbre de Jessé. Plus loin deux important tableaux peints par Lattainville (18ième siècle). A l’entrée du clocher, une descente de croix due au pinceau de Bernard d’Agesci (1810). La chaire de style néo-gothique (1877) comme le chemin de croix, en chêne sculpté, sont d’une remarquable exécution.


Par la D.9 je quitte la ville en direction de Magné, l’entrée du Marais Poitevin. L’ensemble que constituent le marais poitevin et la baie de l’Aiguillon s’étend sur environ 100.000 hectares, à cheval sur trois département (Vendée, Deux-Sèvres et Charente-Maritime). L’espace abandonné par l’océan au fil du temps s’est peu à peu comblé d’alluvions d’origine marine (le bri) ou fluviale. Le résultat est une grande étendue plane, dont l’altitude est à un niveau intermédiaire entre celui des marées hautes et des marées basses. Les marais desséchés couvrent une superficie d’environ 47.000 hectares. Les marais mouillés (dont la partie la plus orientale est qualifiée de Venise Verte) couvrent pour leur part une superficie d’environ 29.000 hectares, tandis que des marais qualifiés d’intermédiaires (ce qui signifie qu’ils sont imparfaitement desséchés) représentent environ 19.000 hectares. Vu l’importance de cette terre unique dans le pays et, pour en savoir d’avantage depuis le début de son histoire, je me procure le livre sur le marais poitevin. Il servira de documentation pour un prochain voyage à vélo afin de parcourir seulement cette région. La Sèvre Niortaise me donne pour l’instant une bonne occasion de faire une photo. Le pays est paisible.


Je continue la route à Coulon, village touristique vu l’activité. C’est ici que je remarque aussi que toutes sortes de cyclistes s’y promènent. Je ne m’arrête pas. Ce n’est qu’au bourg de Benet que je me rends compte qu’au centre de Coulon, il fallait tourner à gauche pour longer la Sèvre Niortaise, un beau petit chemin pour Arçais et St.Hilaire-la-Palud.


Le panneau à St.Hilaire-la-Palud, indiquant la direction des oiseaux du Marais Poitevin laisse imaginer que la faune et la flore sont également uniques dans la région. Sans entrer plus loin sur ce chemin je quitte St.Hilaire-la-Palud, et ce, sans savoir qu’en vingt ans, l’agriculture intensive a détruit la majeure partie de ses prairies naturelles, et gravement altéré le réseau hydraulique qui fondait l’équilibre de cette région. Sur la place du bourg je prends en vitesse une pause café. Eliane m’accompagne plus ou moins en voiture et s’occupe du ravitaillement. Le sac à dos est plus léger par conséquent. Quel confort !


Dix kilomètres plus loin et je me retrouve à Mauzé-le-Mignon. Je pointe ma carte de route dans l’une des deux boulangeries du département où le four à bois est toujours d’actualité. Le patron me fait voir son four et la discussion porte sur les différents pains qu’il fabrique. Le deuxième four à bois se trouve à St.Maixent. Sur la place devant la boulangerie mon attention est attirée par une pancarte indiquant : ‘Mauzé, Place Protestante’. A l’aube du 17ième siècle, les protestants sont nombreux à Mauzé. L’Edit de Nantes, accordé par Henri IV en 1598, a ouvert une parenthèse de tolérance. En contrebas des halles, un temple a été construit ; sous le règne de Louis XIV, une page se tourne. Le très catholique Roi Soleil impose sa devise : ‘Un roi, une loi’. Les pressions à l’encontre des protestants se multiplient. C’est le temps des dragonnades. Soldats brutaux, les dragons usent des pires moyens pour faire abjurer les huguenots : menaces, pillages, viols. En 1681, l’intendant d’Aunis rassemble les protestants de Mauzé sous la halle et les presse de renoncer à leur culte. Les jours suivants, les dragons arrachent quelques conversions. Malgré cet épisode violent, le temple reste ouvert, et, dès le départ des dragons, nombre de Nouveaux Convertis retrouvent le chemin du prêche. A la différence des communes alentour, Mauzé connaît un certain répit. Elle le doit à Eléonore Desmier d’Olbreuse, châtelaine des environs de Mauzé devenue Duchesse de Brunswick en Allemagne. Cette dame influente à la cour de France protège les Mauzéens du pire. Elle y parvient si bien que, chaque dimanche, le bourg voit affluer les fidèles de partout. Malgré l’hospitalité des protestants de Mauzé, les auberges sont bondées et beaucoup passent la nuit sous les halles. A l’heure du culte, le temple ne suffit pas. C’est donc également sous les halles qu’on organise un second prêche. En 1685, la répression s’accentue. En septembre, les dragons reviennent à Mauzé, déclenchant une seconde vague de conversions. En octobre, Louis XIV révoque l’Edit de Nantes et ordonne la mise à bas des temples. Mauzé n’échappe pas à cette destruction. Les huguenots mauzéens n’ont plus d’autre choix que l’abjuration, la clandestinité, ou l’exil . . . Une factrice à vélo, en partant de cette place, m’indique le chemin le plus court vers la D.101 en direction de ce château d’Olbreuse.


A Olbreuse, à peine 8 km à l’est de Mauzé, je cherche le château. Mon attention est porté sur la pancarte au mur d’une grande maison bourgeoise et où je lis que c’est ici que naquit Eléonore Desmier d’Olbreuse (1639-1722), Duchesse de Brunswick Lunebourg Celle par sa royale descendance. Elle mérite le surnom de grand-mère de l’Europe 1989 – 350ième anniversaire. Je retourne sur la route et continue mon chemin à Usseau, Prissé-Charrière pour me retrouver bientôt dans la forêt de Chizé. A Villiers-en-Bois se trouve le ‘Zoodyssée’ un parc animalier sur 25 ha. Créé par le Conseil Général des Deux-Sèvres, l’Office National des Forêts et le Centre d’Etudes Biologiques de Chizé. Le Zoodyssée met en valeur les animaux sauvages d’Europe. Il développe des outils pédagogiques de sensibilisation à la nature.


Je pédale sur le GR autour de ce parc, espérant voir des animaux, mais à cette heure-ci et par ce temps relativement chaud les bêtes ne se font pas voir. Je retourne dans la forêt de Chizé qui est unique en France. A Chizé, (850 mm de pluie et plus de 2000 heures de soleil par an) le hêtre, ‘Fagus sylvatica’, est en limite sud de son aire naturelle de répartition en plaine. Il affectionne l’humidité atmosphérique ; il est abondant dans le nord et l’est de la France, ainsi qu’en montagne.


A la sortie de la forêt, Eliane m’attend pour un ravito. J’en profite pour me rafraîchir la tête et les bras avant de repartir au soleil. La D.103 à Secondigné-sur-Belle avec son lavoir, ensuite je tourne à droite sur la D.104 à Vernoux-sur-Boutonne et à Brioux-sur-Boutonne. Le ruisseau coule lentement mais l’eau a l’air très propre.


Par la D.740 je prends la route pour Chef-Boutonne. Juste avant d’y arriver je m’arrête au château de Javarzay.


Au 16ième siècle le château de Javarzay fut un des plus somptueux édifices du Poitou. Henri IV y séjourna deux fois. Demeure favorite de François Rochechouart, gouverneur de Gênes à qui l’on doit sa construction vers 1515. Il s’agit d’un des plus vastes châteaux du Poitou. La famille de La Rochefoucauld, le comte de Pontchartrain, ministre de Louis XIV, Guillaume de Lamoignon de Malesherbes, avocat de Louis XVI, compte parmi ses illustres propriétaires. Il ne reste d’origine que le châtelet d’entrée (tourelles en encorbellement, pilastres d’inspiration italienne) et une grosse tour cylindrique à mâchicoulis et crénelage. Acquis par la commune dès 1982, mis en valeur par une association de bénévoles, l’édifice connaît une importante réhabilitation depuis 1993. Il abrite un musée de 400 coiffes et bonnets et une exposition qui évoque le grand industriel Jean-François Cail. Autour du château se trouvent un parc et un étang de pêche avec aires de pique-nique.


A Chef-Boutonne, avec Eliane nous nous étions donnés rendez-vous sur une base de loisirs, d’après la carte. Notre recherche ne fut pas couronnée de succès. Eliane en s’adressant au Syndicat d’Initiative, on lui signale que cela n’existe pas ici. Moi en m’adressant à un gendarme de l’autre côté de la ville, il me demande de faire voir le point sur ma carte : pour lui cela correspond au Domaine de La Chagnée où se trouve les chalets de la Héronnière, une vingtaine de chalets autour d’un étang, au cœur de la nature, dans un environnement boisé de 21 ha, où flore et faune sont préservées. Arrivé au domaine je téléphone à Eliane pour savoir ou elle se trouve. Réponse : place centrale à Chef-Boutonne. Comme solution je n’ai qu’à reprendre le vélo pour la retrouver là-bas. Quand j’arrive, Eliane avait parqué la voiture bien à l’ombre. La place est marquée par Jean-François Cail.


Ingénieur mécanicien autodidacte né le 8 février 1804 à Chef-Boutonne et décédé le 22 mai 1871 aux Plants, près de Ruffec en Charente. Installée à Chaillot, sa société construisit des locomotives à partir de 1844 dont les célèbres locomotives de vitesse Crampton, qui plus tard furent surnommées les TGV du 19ième siècle, car elles roulaient à 120 km/h, dès 1862. Elle fut aussi active dans la construction métallique (viaduc des Fades) et l’industrie agricole sucrière. Après fusion avec la société Fives-Lille, elle devint également constructrice de locomotives diesel et électriques. Jean-François Cail a légué son nom entre autres à la place centrale et le lycée professionnel de Chef-Boutonne et à l’allée où est situé son monumental tombeau au Cimetière du Père-Lachaise. Chef-Boutonne, petite ville de campagne doit son nom à la rivière la Boutonne, qui prend sa source au cœur de la ville, sous le lavoir de la rue de la Fontaine, d’où le nom de ‘chef’ pour la tête de la Boutonne.


Avant de poursuivre ma route à Melleran, Eliane fait une photo devant les Halles. Par la D.1 et la D.109 j’arrive rapidement à Melleran où se trouve l’église du 12ième siècle.


A Sauzé-Vaussais je prends la D.948 pour Melle. Je suis étonné de voir que cette route est bien fréquentée par les camions. Aussi je roule vite, aussi vite pour ne pas rester plus longtemps que nécessaire sur cette route. Elle est longue mais les bosses me permettent de garder la vitesse des descentes un peu plus longtemps. A plusieurs reprises je roule à plus de 40 à l’heure ; je transpire par conséquent et en arrivant à l’entrée de Melle je sens bien les muscles des jambes. Au centre ville je me permets de me reposer un peu sur un banc ; je bois de l’eau par petites gorgées. Durant le haut Moyen Age, Melle fut un centre actif de monnayage, grâce aux mines d’argent, situées sous la ville et aux alentours. Celles-ci ont été exploitées de 602 jusqu’au moins 995. Le minerai extrait était de la galène : du plomb contenant de l’argent. Le plomb servit tout d’abord à payer un tribut aux rois de Francs : sous Dagobert 1er, huit mille livres en étaient envoyées tous les ans à Paris où il servit à la couverture la basilique Saint-Denis. Le monnayage fut actif de 768 à 1189. L’atelier monétaire faisait notamment partie des dix ateliers autorisés à maintenir leur activité par Charles le Chauve. Deux monnaies étaient frappées : l’obole et le denier. De nos jours on peut visiter une partie des anciennes mines d’argent, qui sont les plus anciennes mines visitables d’Europe. Les ‘Usines de Melle’ sont nées de la production d’alcool à partir des betteraves. Elles ont été crées au départ par Alfred Cail, fils de l’industriel Jean-François Cail sous la forme d’usine produisant du sucre à partir de betterave sucrière. Au début ‘Sucrerie Cail, puis distillerie Charbonneaux, Lelarge et Cie, puis Chapuis, Ricard, Allenet et Cie, puis distillerie des Deux-Sèvres, puis usine de produits chimiques dite les Usines de Melle, puis Melle-Bezons, Rhône-Poulenc, actuellement Rhodia Food. La sucrerie de betterave fondée en 1872 par Alfred Cail est rachetée en 1885 par des industriels de Reims, Charbonneaux et Lelarge et transformée en distillerie d’alcool de betterave qui devient par la suite la distillerie des Deux-Sèvres. L’incendie de 1908 entraîne la reconstruction de la plupart des bâtiments, seuls subsistent la salle de distillation et les chais à vin. Construction d’un atelier de fabrication d’alcool absolue en 1910, d’acétates vers 1912. Lors de la 1ière guerre mondiale, l’activité se tourne vers la fabrication de produits biochimiques. De nombreux bâtiments sont alors construits jusqu’en 1965 ; des logements sont édifiés à Melle pour les ouvriers et les ingénieurs de l’usine en 1923, 1930 et 1939. L’usine de produits organiques de synthèses est rachetée en 1972 par le groupe Rhône-Poulenc nationalisé en 1982. L’appareil de fabrication de cyclopentanone est installé en 1985 et la chaufferie 5 en 1988. En 1912, l’usine comptait 90 employés. En 1972 : 730 et en 1990 : 585. Le site industriel a été desservi par un embranchement ferroviaire jusqu’en 1975. Le système de transport des wagons sur ‘truck’ était dû au fait que la voie desservant l’usine était une voie métrique, ancienne ligne du TDS (Tramways Départementaux des Deux-Sèvres) Melle - St.Maixent l’Ecole. Ce site industriel est devenu Rhodia en 1998. L’activité ‘Food’ a été vendue en juin 2004 à Danisco, un groupe danois. Après les restructurations en cours, on peut penser que les effectifs seront au maximum de 200 pour Rhodia et 100 pour Danisco. (précisions de M.Roger Ménard – septembre 2006) Outre ses vestiges des fortifications médiévales, Melle possède trois églises romanes intéressantes. Leur construction est concentrée entre la fin du 11ième siècle et le milieu du 12ième siècle, ce qui offre en un seul lieu un condensé de l’évolution architecturale de cette époque. On appelle cet ensemble la ‘triade romane de Melle’. La construction de l’église St.-Hilaire remonte à la fin du 11ième et au début du 12ième siècle. Elle se situe hors des murs de la ville sur le chemin des pèlerins en route vers St.-Jacques de Compostelle. Elle constitue l’un des monuments les plus achevés du roman poitevin, se distinguant notamment par le caractère et la diversité des structures de sa nef. Depuis 1998 elle est inscrite au Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’Unesco.


L’église St.-Pierre diffère de St.-Hilaire par ses dimensions plus modestes, son harmonie dans les proportions et la moindre richesse de ses ornements. Après avoir souffert des outrages du temps et de l’histoire, l’église a été l’objet d’importants travaux de restauration dans la seconde moitié du 19ième et au 20ième siècles. St.-Savinien, la plus ancienne des 3 églises de Melle, possède la particularité d’être édifiée dans l’enceinte du castrum féodal. C’est en 1801 que l’édifice connu un destin peu banal : il fut transformé en prison pendant près d’un siècle et demi. Il aura fallu attendre les années 1960 pour que d’importants travaux soient réalisés et que St.-Savinien retrouve sa véritable identité. Actuellement l’édifice accueille de nombreuses manifestations culturelles. Un arboretum appelé ‘chemin de la découverte’, chemin piétonnier de six kilomètres qui emprunte le tracé de l’ancienne voie ferrée et de chemins ruraux, et qui permet de découvrir plus de 1000 espèces d’arbres. Le 25 octobre 2008, le Maire Yves Debien inaugure ‘L’Allée Jean Bellot’, du nom de l’ancien maire de Melle qui fût à la tête de la ville pendant 18 années et à l’origine de ce ‘chemin de la découverte’.


Les Halles Baltard, restaurées en 1993, ont été construites en 1903 pour remplacer l’ancien bâtiment en bois et pierres. On fit alors appel à la grande innovation technique du moment : la construction métallique. L ‘édifice est soutenu par des poteaux de fer entre lesquels s’insèrent à la base un remplissage de brique et au dessus des verrières. Au centre de chaque élévation, s’ouvre une porte monumentale, en pierre, sommée d’un fronton sculpté. Le toit d’ardoise est coiffé d’un lanterneau, permettant l’aération du bâtiment. A l’intérieur, des poteaux de fonte, supportent la partie centrale surélevée de la toiture. La fonte, matériau plus solide que le calcaire remplace la pierre. C’est une transposition de l’ossature gothique des constructions. Il ne reste que 5 halles métalliques dans le département. Melle est particulièrement active sur le plan culturel. Elle organise tous les deux ans une Biennale Internationale d’Art contemporain accueillant des œuvres d’artistes de renommée comme Tadashi Kawamata, Andy Goldsworthy ou Rainer Gross. L’édition 2007 a été marquée par la participation de Gilles Clément et sa réalisation à Melle du premier ‘Jardin de résistance’, visant à marquer son opposition à l’élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République. Une nouvelle édition intitulée ‘Etre Arbre, Etre Nature’ a lieu actuellement du 27 juin au 30 août sous la direction artistique de Dominique Truco.


A Melle, il y a beaucoup à voir ; pour un prochain voyage en famille, un arrêt s’impose pour rendre visite par exemple aux ‘Mines d’Argent des Rois francs’ et ces ‘Usines de Melle’. Maintenant je dois me concentrer sur mon prochain objectif : arriver à Celles-sur-Belle.
Quittant la ville de Melle, je vois au rond-point le panneau de : ‘Tumulus de Bougon’. Je m’arrête sec sur le coup pour consulter la carte, de peur de louper ce tumulus. Sur la carte je constate que cette curiosité se trouve à une quinzaine de kilomètres d’ici. C’est à voir bien après le passage à Celles-sur-Belle. Donc je continue tranquillement.


Sur la place au centre, je fais pointer la carte dans la boulangerie qui a comme spécialité le tourteau fromager. Je retrouve ma femme en face de l’Eglise Abbatiale.


L’abbaye Royale et son église Notre-Dame, ancienne abbatiale du 12ième siècle furent en partie détruites lors des guerres de religion en 1568. Reconstruits pendant la seconde moitié du 17ième siècle, par François le Duc dit Toscane, les deux édifices forment un ensemble architectural majeur. Vous pourrez y découvrir la vie monacale des lieux depuis le 12ième siècle jusqu’au 20ième siècle. Bien qu’inachevée, l’aile Nord n’ayant jamais été construite, l’Abbaye Royale, par sa façade entièrement réalisée en pierres à bossage avec des contreforts massifs, lui vaut le surnom de ‘Petit Versailles’.


Rafraîchissement et repos sur la place face à l’abbatiale, avant de me faire reconduire en voiture à la maison. J’ai roulé aujourd’hui 183 km Il faudra donc un autre jour pour finir la randonnée.


Vendredi, le 21 août, troisième journée de cette randonnée des Deux-Sèvres qui démarre à Celles-sur-Belle. Ma femme me conduit en voiture, mais elle rentre aussitôt ; d’autres activités l’appelle à la maison. Je prends la route, tôt le matin, vers Lambon où se trouve une base de loisirs. Une petite promenade à pied sur le terrain et après une photo du lieu, je continue à vélo le petit chemin par la colonie de tentes des vacanciers. Personne ne bouge à cette heure-ci. Je choisis d’aller maintenant à Sepvret où je compte trouver la source de la Sèvre Niortaise. Sur place la pancarte indique ‘Les sources de la Sèvre’, sans indiquer davantage.


La Sèvre Niortaise dispose d’un cours de 158 km de longueur. A l’aval de Niort, elle forme avec ses affluents un domaine navigable de plus de 100 km, organisé en sept biefs qui s’étagent de l’écluse de Comporté (Niort) à celle du Brault, au débouché dans la Baie de l’Aiguillon. Intégré au complexe hydraulique de la Sèvre Niortaise, le canal maritime du Brault ou canal maritime de Marans à la mer fut creusé à la fin du 19ième siècle pour desservir le port de Marans. Ce canal est une dérivation de la Sèvre Niortaise et fait la jonction avec le canal de Marans à La Rochelle.


Par la forêt de l’Hermitain et la forêt du Fouilloux, je pédale à la Mothe-St.Héray. La route est bonne et ce matin, la température est relativement fraîche par rapport aux derniers temps. Entrant dans le bourg, c’est l’orangerie , qui attire mon attention. Construite par Nicolas Tillon (Maçon de Richelieu) et achevée en 1634, elle faisait partie du château aujourd’hui disparu suite à son démantèlement au 19ième siècle et sa vente pierre par pierre (1842). Restaurée à partir de 1997, agrémentée d’un jardin à la française et d’un canal, l’Orangerie est le théâtre de nombreuses manifestations culturelles. Elle peut être aussi louée pour des événements familiaux.


Je traverse le centre bourg et remonte de la vallée en passant par l’église. Je prends la direction du Tumulus de Bougon à 5 km d’ici. Les tumulus de Bougon forment une nécropole datée de 4700 ans avant J.-C., ce qui en fait la plus ancienne d’Europe. Un musée de la préhistoire a été construit à proximité des tumulus par le Conseil Général des Deux-Sèvres. Le site est au lieu dit ‘Les Chirons’, dans une boucle de la rivière Bougon. Avec le dolmen de la Pierre Levée, sur la route d’Exoudun, et les tumulus situés route de Pamproux, la commune de Bougon possède un ensemble remarquable de mégalithes dont les plus anciens seraient du 5ième millénaire avant J.C.. Sur le cadastre de 1819 deux tertres ou tas de pierres, en patois ‘chirons’, sont identifiables. Les fouilles débutent en 1840 et rapidement le dolmen du tumulus A, intact, est mis au jour et des sondages réalisés dans le tumulus E révèlent l’existence d’une enceinte formée de pierres et permettent la découverte d’ossements humains. Une tranchée met en évidence la dalle de couverture effondrée du tumulus F. Et en 1845, les parements du tumulus C et la chambre funéraire sont trouvés. De 1873 à 1878 le Conseil Général des Deux-Sèvres achète les terrains. De 1895 à 1968, il n’y a aura aucune fouille, elles reprennent en 1968.


Le musée du tumulus de Bougon a été inauguré en 1993. Le restaurant à côté, à cette heure matinale, n’est pas encore ouvert. Je continue ma route au village voisin, Pamproux où les petites halles avec ses vieux poteaux bien éclairés offrent la nuit une vue féerique. Ensuite plus loin en direction du nord du département, je traverse l’Autoroute A.10 et le bourg de Fomperron, j’arrête à ‘Le Marchais’ où le vieux lavoir avec l’historique retient mon attention.


Ces lieux de vie sont devenus lieux de mémoire. En milieu rural, les grandes lessives, les bugées ou bugeailles, sont des temps majeurs de l’année. Elles réunissent les femmes à l’aube du printemps, lorsque les travaux des champs ne les retiennent pas. La route passe par Coutières et Vautebis. Dans le Bois de la Coudre, un chêne de 5 siècles se trouve couché. La quantité de bois est surprenante. Je pose mon vélo, cadre 63, contre la branche pour comparer ces deux géants. Mon vélo pèse 9 kg et le chêne ? ? ? ? kg. Je trouve les détails :


Le chêne sessile a plus de 500 ans, la circonférence est de 5,55m, la hauteur était de 24 m et le diamètre du houppier : 33m soit environs 850 m³. Après Vautebis je prends la route de Parthenay en passant par Vausseroux. Je rentre dans la ville de Parthenay à la recherche d’une boulangerie pour faire tamponner ma carte de route.


Dans l’avenue du 114 RI, j’en trouve une. Il est midi et il y a des clients à l’intérieur. Quand c’est à mon tour, j’explique à la boulangère le but de ma visite, la valeur du tampon ainsi que ma question de connaître la spécialité de la boulangerie. La boulangère est intéressée et curieuse de savoir tout sur mon périple dans les Deux-Sèvres. Elle m’écoute et sert la file de clients derrière moi en même temps. Tout le monde s’intéresse à mon histoire et veut en savoir plus ; personne n’a l’air pressé non plus. Nous parlons des fours à bois et des spécialités, souvent méconnues. Pour ne pas abuser de la gentillesse, je me procure un pain de campagne en forme des cornes de taureau et quitte le magasin tout en m’excusant auprès des clients pour le retard causé. Après avoir fait une photo de la boulangerie je me dirige vers le vieux centre de la ville où je veux faire quelques photos.


Pour sortir de la ville je consulte ma boussole qui m’indique le nord-est et me voilà en route pour La Peyratte. Assis sur un banc au centre du bourg j’ouvre mon sac à dos et prends mon déjeuner ainsi que mon café dans la bouteille thermo. Jusqu’à maintenant, je n’ai roulé que 75 km et la température commence à monter. Les nuages sérieux du matin ont fait place aux petits moutons blancs. De La Peyratte je vais chercher le barrage à La Forge à Fer. L’année dernière j’ai fait la randonnée à vélo de la vallée du Thouet, de la source jusqu’à l’embouchure et je me demande ce que le Conseil Général a pu créer ici.


Le chemin sans issue, est étroit et au bout, je trouve un restaurant, avec une vue reposante sur le Thouet. Le restaurant est tenu par des Néerlandais. Prix de menu euro 14,50 et il y a une possibilité de louer un gîte pour euro 350 à 400 par semaine suivant la saison. Moi je cherche le barrage où je trouve une pancarte : ‘Rouvrir les vannes’. Le Thouet est jalonné de 106 ouvrages hydrauliques (chaussées de moulin) en Deux-Sèvres. ‘Quand ces ouvrages fonctionnaient, ils garantissaient une circulation de l’eau. Aujourd’hui que les vannes ne sont plus manœuvrées, leur impact écologique sur la rivière devient négatif.’ Une convention de gestion pour fixer des règles d’ouverture des vannes est mise en place entre le Syndicat Mixte de la Vallée du Thouet, SMVT, la commune de la Peyratte, propriétaire de la chaussée. L’Association Agrée pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique ‘Le Gardon Peyrattais’ et le propriétaire du moulin. Ces manœuvres garantissent un meilleur renouvellement de l’eau, le transfert du sable vers l’aval et la prise en compte du cycle de reproduction du brochet en amont.


Je retourne à vélo à La Peyratte pour prendre la route à Payré. Le paysage se montre sec et près du bourg, je passe devant l’allée d’une propriété qui semble déjà plongée en plein automne.


Arrivé au pont de Gourgé, j’arrête à nouveau à ce pont construit au 11ième siècle pour remplacer un pont gallo-romain qui permettait à l’ancienne voie romaine reliant Nantes à Poitiers de franchir le Thouet. Des fouilles effectuées depuis le 19ième siècle ont permis de mettre à jour de nombreux vestiges., visibles dans les musées de Niort et Bressuire, témoins d’une présence gallo-romaine. Ce pont doté d’éperons possède un tablier étroit et repose sur de nombreuses petites arches en plein cintre.


Je poursuis ma route à St.Loup-Lamairé et Airvault. Dans la cour du Clos de l’Abbaye, je peux faire une photo de l’église Saint-Pierre et de la tour nord-est du château d’Airvault, classé monument historique depuis 2007.


Le château est considéré par l’historien Henri Bodin comme un des rares spécimens qui reste de l’architecture militaire du 11ième siècle. De cette époque demeure l’enceinte avec ses deux tours découronnées et son donjon dont la silhouette bien conservée marque le paysage urbain.


Dans le centre d’Airvault je prends la direction de St.Généroux. Les routes sont goudronnées ici et même le petit chemin qui monte pour faire la photo de l’église a bien été égalisé depuis l’année passée.


Cette petite église du 9ième et 10ième siècles, a été dédiée à un abbé venu de Saint-Jouin, mort vers 521. Très restaurée au 19ième siècle, elle est, par ses éléments préromans, l’une des plus anciennes de France. Les ruines d’un couvent, délaissé au 16ième siècle, entourent l’édifice.


Quittant St.Généroux, je prends la D.147 à St.Jouin-de-Marnes. Le beau temps et la température grimpante me font boire davantage. A cette allure les deux grandes bouteilles seront bientôt vides. En arrivant dans le bourg de Saint Jouin, je vois déjà la façade de l’abbatiale imposante au milieu de la route. Je m’arrête pour l’admirer et je la longe ensuite pour faire aussi une photo de l’arrière. Vers le milieu du 4ième siècle, Jovinus s’installe à Ension, ancien camp romain. Il y fonde une petite communauté. Quatre siècles plus tard, les moines de Vertou viennent s’y réfugier. Commencée en 1095 et achevée en 1130, l’abbatiale actuelle domine la vallée de la Dive.


«Long navire ancré dans la campagne», l’abbatiale de St.Jouin est la plus longue des églises romanes poitevines. Au 13ième siècle, les moines remanient une partie de la grande nef en style Plantagenêt dont c’est l’apogée. A remarquer : la façade richement historiée, le beau clocher carré à deux étages, les clefs de voûtes de la nef, le cloître . . . Restaurée par les Beaux-Arts au siècle dernier, l’abbatiale a retrouvé son antique splendeur. Le dernier tronçon de mon voyage à travers le département des Deux-Sèvres me fait aller à Oiron, haut lieu de méditation et de recueillement, sous le patronage de Saint-Maurice. La Collégiale d’Oiron est l’œuvre des Gouffier au 16ième siècle, et son fronton ouest est orné de leur devise «Hic Terminus Haeret». (ici est le terme). Elle symbolise, avec le château tout proche,


la puissance politique, financière et territoriale de cette illustre famille de la cour, et la fondation religieuse qui l’accompagne en 1518 marque son apogée. On peut y découvrir notamment les tombeaux en marbre de Carrare des membres de la famille Gouffier, les boiseries de l’orgue placées sur une ancienne tribune de la fin du 17ième siècle, et un crocodile naturalisé de la même époque qui fait l’objet de plusieurs légendes.


Le château, construit aux 16ième et 17ième siècles par les Gouffier, grands dignitaires du Royaume de France et amateurs d’art éclairés, renoue aujourd’hui avec la création en accueillant les œuvres d’artistes contemporains. Couloir des illusions, chambre de la lune, cabinet des monstres, salle des anamorphoses . . : un étonnant itinéraire qui s’inspire des cabinets de curiosité de la Renaissance. Il faut associer à ce parcours un décor ancien d’une exceptionnelle qualité : la grande galerie (milieu 16ième siècle) illustrant la guerre de Troie et l’Enéide. Grâce à la volonté du Ministère de la Culture de faire revivre ce lieu, le dialogue s’installe entre patrimoine et création de la fin du 20ième siècle, pour convier le visiteur à une approche sensible du monde de l’art et renouer avec imagination et esprit de curiosité.


Afin de faire aussi une photo de l’arrière du château je n’hésite pas à rouler dans les champs avoisinants, où le blé est déjà coupé, pour arriver au bon endroit. La terre est dure, attention aux crevaisons. Content de ma photo, je retourne à vélo dans le bourg où je constate que ma deuxième bouteille d’eau est presque vide. Comme mon voyage se termine ici et que la distance vers la maison n’est pas grande, je décide de ne pas faire appel à ma femme pour venir me chercher. Je décide de rentrer à vélo tout en faisant attention aux points d’eaux en route. Je quitte Oiron pour me diriger à Pas de Jeu, petit bourg d’environ 400 habitants. Ce nom signifie le passage (pas) du coq (jau ou jeu, jeau en patois poitevin). Je m’installe sur un banc à côté de l’église pour terminer mes derniers morceaux de pain et boire le restant du café. Je pense faire le retour à la maison vite, sans aucune visite et à une bonne allure. Je téléphone à ma femme pour lui donner ma position et je finis la conversation avec les mots : ‘j’arrive’. Je prends mon vélo et en route pour Loudun. La chaleur et la vitesse exigent de l’eau. Aussi je bois par petites gorgées, mais je vois le fond de la bouteille. A Loudun centre, je m’arrête aux wc publics. Il y a de tout, sauf un robinet pour prendre de l’eau. Quelques rues plus loin vers le périf, un grand camion essaie de sortir d’un parking où il avait déchargé sa marchandise. Ne voyant pas grand chose, il recule très lentement en arrière. Je décide de l’assister. Je descends de vélo et arrête la circulation derrière moi. Les automobilistes voient le problème du camionneur. Par contre la voiture en face de moi avec une personne âgée au volant, ne fait seulement que ralentir la vitesse. Le camionneur continue de reculer lentement. Les gens regardent tranquillement la manœuvre. Soudain je constate que la voiture avec le vieux au volant avance toujours lentement. Malgré les signes et les exclamations, la voiture se presse entre le camion et le mur d’une maison. A cet instant même, le camionneur à pu voir et pile sec le camion. Le pépé continue à avancer entre camion et mur jusqu’à mon vélo. J’entame une conversation mais au regard absent du bonhomme je remarque que toute explication est vaine. Je le laisse passer et celui-ci continue de rouler lentement. Ce n’est pas étonnant qu’il arrive tant d’accidents. J’échange quelques mots avec le camionneur avant que nous poursuivions chacun notre chemin. Je quitte Loudun, sans eau et pense en trouver à Richelieu. Trois quarts d’heure plus tard je me retrouve au centre de Richelieu près de la place centrale où les fontaines lancent leurs jets d’eau dans l’air. Moi, je ne vois pas un robinet. Alors je roule, à sec, les derniers 20 kilomètres jusqu’à Nouâtre où j’arrive à temps pour le dîner mais surtout pour me désaltérer. Je range le vélo à sa place en regardant le compteur qui indique 208 km. Ma conclusion de cette randonnée dans les Deux-Sèvres doit être qu’il y a de l’histoire, du patrimoine important et beaucoup de petits chemins verts, agréables à parcourir.

Ferdy Los
Inter.cartier@wanadoo.fr


Page Spéciale pour impression

Temps : 0.2167 seconde(s)