Le tour de la Vienne
Le tour de la Vienne

Le Codep 86 propose la promenade longue de 538 km, traversant le département de part en part et sans oublier de signaler les points intéressants et touristiques à visiter et ou, à séjourner.

J'ai réservé deux jours pour réaliser cette randonnée de La Vienne qui me fait repasser par plusieurs endroits plus ou moins connus.

Question météo les deux jours à venir sont prometteurs ; un beau soleil, peu de vent et ni trop frais, ni trop chaud.

 Le matin du mardi 26 août, je prends le vélo pour me diriger au point le plus proche du parcours, c'est-à-dire à Leugny (1) Le jour commence à se lever. Dans le haut du village les couleurs matinales me font arrêter et prendre une photo du pays couvert par des couches minces de brouillard juste au dessus de la terre. (2)

Je me crois en montagne au sommet d'un col en train de regarder les nuages à mes pieds.

Un silence total ; je reste quelques minutes dans cette atmosphère idyllique, puis remonte sur le vélo et prends la direction de Châtellerault.

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A Oyré je m'arrête pour faire la photo de la petite église blanche du 12ème siècle. (3)

C'est une des plus remarquables petites églises romanes de la Vienne. De style roman primitif de la fin du 11ème début 12ème siècle, elle possède une galerie ouverte sur l'extérieur, qui enveloppe sa façade et une partie du côté sud de colonnes reliées entre elles par une arcature continue et un porche.

Sur la route à Châtellerault je décide de traverser la ville par le centre pour arriver sur le seul pont actif. L'autre pont est toujours en réparation et paraît-il, encore pour longtemps.

Quittant la ville sur la D.749 en direction de Richelieu, je tourne aux Blanchards à droite. Juste avant le village d'Antran je tourne à gauche, le long de l'autoroute à Usseau.

Faire une photo à contre jour du château ne donne pas un résultat satisfaisant ; alors je contourne le château de La Motte d'Usson et à l'arrière, dans un coin de jardin potager je réussis à faire celle-ci. (4)

La motte, c'est-à-dire grosse butte est probablement très ancienne ; gauloise vous diront certains.

Fort probablement un donjon en bois entouré d'une palissade surmontait la butte à l'origine. Puis au 12ème siècle il fut remplacé par le 'chastel et forteresse' entré dans l'histoire.

C'est vers 1460-1470 que le château actuel fut érigé par la famille du Bec, plus précisément par Géoffroy.

La route mène à Leigné-sur-Usseau, St.-Gervais-Les-Trois-Clochers, Sérigny et au Château La Roche-du-Maine. (5)

Ce château, un îlot dans la campagne est édifié vers 1533 certainement à l'emplacement d'un château fort, par Charles Tiercelin, compagnon de François 1er. Le château est un excellent exemple de château de la première renaissance et a reçu le prix de restauration de chefs d'œuvres en péril.

Peu de temps après je tombe sur la D.14, tronçon connu de mon circuit contre la montre et sans le vouloir j'accélère l'allure.

A la Roche-Rigault je quitte la D.14 pour voir la ruine de plus près. (6)

Construit sur l'emplacement d'un lieu de culte gaulois consacré à Bellenus, dieu de la lumière, le château féodal de la Chapelle-Bellouin défendait au 12ème le bas Anjou.

Successivement habité par de célèbres familles, tour à tour transformé, embelli puis partiellement détruit , ce château a été restauré et a reçu en 1980 le premier prix national des chefs d'œuvre en péril.

On y découvre le dernier pont-levis de la région encore en fonctionnement et de très belles salles des gardes ainsi qu'un magnifique logis Renaissance. Des soirées médiévales y sont organisées sur commande et en toutes saisons.

Je retourne sur la D.14 pour continuer mon chemin pour Loudun (pointage 1) au Café "Le Morena" (7) En posant mon vélo contre la fenêtre à côté de la porte d'entrée, je m'aperçois que mon pneu arrière est un peu dégonflé. Après le pointage et le gonflage du pneu je poursuis ma route pour Curçay-sur-Dive, 12 km plus loin.

C'est ici, derrière le donjon du 14ème siècle, (8) que je suis obligé de changer la chambre, car gonfler le pneu tous les 12 km sur un trajet de 538 km, cela ne me semble pas très efficace.

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La route continue par Ranton, connu de ma randonnée découverte le long de la Dive.

A Arçay je fais une photo (9) de l'église et du château avant d'arriver à Moncontour, situé sur la Dive.

Il est impossible d'évoquer Moncontour sans parler de ses rivières. La Dive, ramifiée en bras multiples, croise l'antique bourgade en baignant ses moindres retranchements. Combien sont-elles ces dérivations de la belle Dive, rivière sacrée du temps des celtes, rivière soumise par les moines défricheurs ? Personne ne sait vraiment car le réseau complexe imaginé il y a plus d'un millénaire par les religieux d'Ension a vécu son heure de gloire. Aujourd'hui en partie envasé, enfoui sous une épaisse couverture végétale, il réapparaît ça et là pour raconter une fabuleuse histoire : celle des moulins, du chanvre, des écrevisses, des lavoirs ou de la tourbe . . .

Savez-vous qu'il en existe encore deux autres 'Dive' dans le sud du département de la Vienne. L'une appelée Dive de Couhé et l'autre Dive de Morthemer qui coule en Pays Chauvinois.

Moi, je descends tout droit sur l'église St. Nicolas (10) dans le centre ville où je m'installe dans le jardin public devant l'hôtel de ville pour me restaurer et avec la vue sur le donjon.

C'est ici que je me rends compte qu'il y a plusieurs sentiers pédestres, partant par le portail comme par exemple le sentier des lavoirs, où j'ai placé gracieusement mon vélo.

(11) Il y a quelques arbres rares dans le jardin public devant l'hôtel de ville (12)

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Après mon casse-croûte et mon café habituels je continue la route par La Grimaudière, joli centre de promenades pédestres, décrit sur mon récit sur la source de la Dive, en direction de Ayron.

Sur cette route campagnarde je fais une photo d'une petite église (13) et d'un moulin à trois ailes. (14) Sous l'arbre sur la gauche vous distinguez un banc/table pour pique-niquer.

Ayron est situé à mi-chemin entre Poitiers et Parthenay et dispose non seulement du grand étang de Fleix pour le bonheur des pêcheurs mais aussi d'un lavoir (15) et d'un château. (16)

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Par Latillé, la route, D.62 mène droit vers le sud ouest du département.

A Sanxay (pointage 2 dans la boutique) (17) village connu pour son site gallo-romain qui se trouve à 2 km l'ouest du bourg et situé dans le cadre verdoyant de la vallée de la Vonne. Sanxay fut du 1er au 4ème siècle un important lieu de cure et de pèlerinage. L'agglomération antique de Sanxay occupait au moins 25 hectares sur les deux rives de la Vonne. Elle s'organisait autour d'un vaste ensemble monumental dont trois éléments - le temple, le 'sanctuaire thermal' et le théâtre - sont actuellement visibles. (18)

Sur la rive droite se dressent les ruines du théâtre dont les gradins s'adossaient à la pente de la colline. On estime qu'ils pouvaient contenir jusqu'à 7000 spectateurs.

Les vestiges imposants des thermes, qui s'étendaient sur une superficie de 110 mètres sur 60 mètres, lui font face sur la rive gauche. Construits au 2ième siècle, ils ont été remaniés entre le 3ième et le 4ième siècles.

A l'ouest des thermes, on découvre les ruines d'un temple aux dimensions exceptionnelles. Bâtie au 2ième siècle, la cella octogonale de 9 mètres de diamètre est bordée d'un déambulatoire (galerie de circulation qui fait le tour du chœur et qui relie les bas côtés) en forme de croix grecque. Il s'agit probablement d'un lieu de culte qui était dédié à une divinité gauloise, sur lequel les Romains érigèrent un temple dans l'intention de se concilier les Gaulois. Le temple était associé à des installations hydrauliques qui illustrent l'importance de l'eau dans les cultes locaux.

Le 'sanctuaire thermal' a subi de profonds remaniements au cours de l'Antiquité. Ce monument sera relayé à partir du 2ème siècle de notre ère par un ensemble thermal dont la vocation était probablement thérapeutique.

Fréquenté dès la fin du 1er siècle avant JC, achevé au 2ième siècle de notre ère, le site sera progressivement déserté au cours du 4ème siècle.

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Une dernière photo de Sanxay (19+20) et je continue le chemin vers Curzay-sur-Vonne.

Je cherche un bon endroit pour faire une photo du vieux pont. (21) Ensuite je rends visite au château de Curzay à deux kilomètres du village. (22)

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Au cœur d'un parc de 120 hectares, le château de Curzay, édifié en 1710 porte témoignage d'une région de traditions et de l'histoire. Traversé par la Vonne, il veille sur l'intimité de ses hôtes. Une promenade le long des allées ombragées, un moment de détente au bord de la piscine sont autant d'invitations à l'harmonie et à la sérénité.

Comptez ici pour une chambre simple ou double 150€. Par contre si vous optez pour une suite il faudra compter avec  550€

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Pour cette première journée je pense arriver à Poitiers avant la nuit. Sans chômer plus longtemps je me dirige vers La Chapelle-Montreuil et Montreuil-Bonnin où se trouve les ruines d'un château.

Je ne peux pas m'empêcher de faire une photo des ruines du château-fort. (23)

Cette forteresse adopte la forme d'un vaste quadrilatère irrégulier. Elle domine la rive gauche de la Boivre et offre sur la face sud un escarpement utilisé comme défense naturelle.

Dans l'histoire médiévale, les châteaux avaient une fonction militaire primordiale. Par sa position stratégique, Montreuil-Bonnin remplissait la fonction de bouclier pour la ville de Poitiers : l'enceinte de la forteresse est flanquée de 5 tours circulaires ; elle avait aussi un rôle défensif car le château abritait un important atelier monétaire.

Pendant plus d'un siècle et demi, il s'est avéré qu'une dizaine de comtes de Poitou et de rois de France -quasiment tous- ont fait frapper des espèces monétaires, royales ou féodales, à l'atelier du château de Montreuil-Bonnin.

Au tiers de la hauteur de la tour ouest, un boulet métallique a été encastré dans le mur, en dessous duquel ont été gravés quelques mots latins rappelant le souvenir de la ligue :

" VLTIMA : RATIO : REGVM : 1593 "

A l'intérieur de la place s'élève dans la partie ouest de l'enceinte l'imposant donjon proche des ouvrages construits sous le règne de Philippe Auguste. Il a 13.50m de diamètre et des murs de 3.10m d'épaisseur.

Son sommet, aujourd'hui très détérioré devait être pourvu de créneaux et d'une terrasse, ou d'une toiture couverte de tuiles.

Le soleil descend lentement mais sûrement et moi, je reprends le vélo et . . . je pédale et je pédale de plus en plus vite. J'ai encore pas mal de kilomètres à faire avant d'arriver à Poitiers. Dans ce paysage paisible j'oublie facilement le temps.

Je fonce vers Béruges, traverse la forêt de Vouillé-St.Hilaire et roule ensuite en direction de Poitiers-centre. Il commence à faire noir. Je veux absolument pointer à Poitiers. Alors je monte vers la citadelle. En montant je me demande si je pourrais encore trouver une boulangerie ouverte. Je ne risque rien. Je redescends, traverse la ligne SCNF et prends le chemin le long du Clain en direction de Châtellerault. A Poitiers-nord, je trouve heureusement une boulangerie ouverte : 'La Mie Câline' située à un carrefour de routes. Je pointe, (pointage 3) et entame une conversation avec un des serveurs, sur la randonnée de la Vienne.

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Quelque temps plus tard, après avoir fait la dernière photo de la journée du magasin, (24) je téléphone à ma femme, pour lui demander gentiment de vouloir venir me chercher à la sortie de l'autoroute au Futuroscope.

J'attends l'arrivée de ma femme installé à côté d'un guichet de l'autoroute.

Assis sur la marche du bâtiment, je mange un peu de ce qui me reste de la journée.

Je m'aperçois que 100 mètres après le péage, une voiture bleue de la gendarmerie est stationnée avec deux gendarmes qui guettent les environs.

Je continue à manger tranquillement et finis avec une compote de pommes. Comme je ne leur donne rien à manger, ils montent dans leur voiture et disparaissent dans la nuit.

Il est 22.00 heures et le compteur indique toujours 264 km quand je vois arriver ma femme.

 



Mercredi matin, 27 août à 7.15 heures.

Je reprends ma randonnée à Poitiers.

Ce matin ma femme fut de nouveau disposée à me ramener en voiture . . .

cette fois-ci à Poitiers.

Le temps est identique à hier et la condition du rouleur n'a pas souffert.

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Aussi de bon cœur je prends le chemin pour Ligugé et Smarve.

La statue impressionnante de Saint Martin de Tours à l'entrée du village me fais arrêter pour prendre la photo. (25)

Cette statue a été exécutée par Monsieur Patrick Castaignet, sculpteur à Cordemais (Loire-Atlantique) et mise en place le 21 décembre 2007 seulement.

Le souvenir de Saint Martin de Tours est inscrit depuis le 4ème siècle dans la terre de l'Europe. Mais que savons-nous de sa vie, hormis le fameux épisode du manteau partagé avec un mendiant ?

Cet européen avant l'heure, symbole de la valeur universelle du partage, naquit en 316, à Savaria, en Pannonie, actuelle Hongrie, de parents païens. Il passa sa jeunesse à Pavie, en Italie, où son père était militaire dans l'armée romaine. Vers l'âge de quinze ans, il fut enrôlé de force dans l'armée romaine, et fit son service dans la cavalerie. En 337, en garnison à Amiens, en France, il partagea son manteau pour en donner la moitié à un pauvre qui mourait de froid. Il eut alors la révélation de la foi et se convertit au Christianisme. En 356, Martin obtint de quitter l'armée à Worms, en Allemagne. Il se mit alors au service de Saint Hilaire, évêque de Poitiers, en France, qui le forma. Parti retrouver ses parents dans sa Pannonie natale, il convertit sa mère, mais son père refusa. Après un séjour à Milan en Italie, il partit s'isoler sur l'île de Gallinaria, sur la côte ligure. Puis il revint en France pour y rejoindre Saint Hilaire ; sur les conseils de celui-ci, Martin s'installa comme ermite près de Poitiers et fonda le monastère de Ligugé, premier monastère d'Occident. Enlevé par les Tourangeaux, Martin fut élu évêque de Tours le 4 juillet 371. Il créa le monastère de Marmoutier, près de Tours, et fonda les premières églises rurales de la Gaule. Saint Martin mourut le 8 novembre 397 à Candes et fut enterré le 11 novembre à Tours.

Il est encore tôt le matin quand j'arrive à Château-Larcher, je visite l'église et les ruines du château. Seulement voilà, le bureau d'information n'ouvre qu'à 10 heures. Sur le rebord de la fenêtre, un paquet de prospectus pour les hôtesses du bureau est en attente ; je vois de la documentation intéressante. Je n'hésite pas et prends celle sur les 'Découvrez les richesses de la Vienne'.

C'est (...) dans les premiers mois de l'année 1569, que François de Rochechouart, instruit des dévastations par lesquelles les protestants signalaient partout leur passage, eut la pensée de mettre à couvert, et dans un endroit ignoré, tout l'or qu'il possédait en sa demeure de Château-Larcher. A cet effet, il fit, dans le mur de la seconde enceinte du donjon, une cachette qu'il recouvrit d'une large pierre. Dans l'épaisseur du mur de la cuisine, à un mètre environ de hauteur, il déposa son trésor, sans confier le secret à personne de sa famille.

Peut-être d'ailleurs n'en eut-il pas le temps, car nous ignorons son genre de mort. Ni son fils, ni son gendre, M. de Saint-Gelais, l'un comme l'autre occupés au siège de Niort, puis dans des escarmouches journalières, ne furent instruits du secret que François de Rochechouart emporta dans la tombe quelques jours après.

Les protestants s'étant présentés s'emparèrent, sans difficulté, d'un château que personne ne défendait, et, sans doute à cause de ce défaut de résistance, ils ne le détruisirent pas ; ils se contentèrent de le piller, de brûler la charpente de l'église attenant au château et de renverser les voûtes. Quant au trésor, ils n'en soupçonnèrent pas même l'existence.

Ce ne fut qu'en 1809 que deux maçons de Château-Larcher, occupés à démolir un pan de muraille, firent tout à coup la remarque que le levier à l'aide duquel ils descellaient une large pierre rendait un son métallique. A peine en effet cette pierre fut elle soulevée, qu'un ruisseau de pièces d'or s'écoula sous leurs regards éblouis.

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Une autre fois je profiterai de la possibilité de me faire accompagner d'un guide pour visiter les lieux importants. Les photos parlent par elles-mêmes. (26+27+28)

Après cette halte à Château-Larcher je reprends la route vers Gençay.

La route passe en bas du château de Gençay.

C'était un lieu de défense naturel, l'éperon rocheux situé au confluent de la Belle et de la Clouère, était un emplacement stratégique idéal pour la construction d'une forteresse au 13ème siècle. Bel exemple d'architecture du Moyen Age : tout est conçu pour la défense et l'attaque. Châtelet d'entrée, courtines et tours exploitent les qualités naturelles du terrain et rendaient ce château imprenable. Le pont-levis, récemment reconstruit, relie de nouveau la ville aux fortifications. (29)

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Je rejoins la D.2 et continue vers Magné.

Dans le Parc Fleuri de Magné se trouve des locations de cabanes dans les arbres.

Je poursuis ma randonnée dans la campagne. A Couhé, (pointage 4) l'enseigne au dessus de la boulangerie (30) dans la rue principale indique :

"Votre nouveau boulanger est arrivé et vous souhaite la bienvenue"

Faute de tampon lors de mon passage, la sympathique boulangère marque bien, avec un stylo, mon passage dans le cadre de la carte de route. En plus, après une courte discussion sur le choix des pains et nombreux gâteaux régionaux, elle m'a offert gracieusement un croissant. Je n'hésiterai pas à m'y arrêter la prochaine fois. Le croissant en question n'a pas vécu longtemps . . . En face de la boulangerie se trouve un banc public. C'est l'endroit idéal pour le déguster.

Je quitte le village par la D.7, chemin qui mène à Civray en passant par le château d'Epanvilliers à Blanzay où je fais une photo de son vaste château, (31) des 17ième siècle et 18ième siècle, ayant appartenu au marquis de Tryon-Montalembert. Il y a la visite guidée de vingt pièces restaurées et meublées dont la chambre dite de 'Madame de Maintenon'. Bel escalier de pierre avec rampe en fer forgé.

Le beau temps et la température pas trop élevée font que je roule à mon aise par les petits chemins de ce beau département.

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Quand j'arrive sur le pont de Civray je remarque au milieu dans la Charente un îlot avec piscine, le tout entouré par des arbres. (32+33) Les cris des enfants me donnent envie d'y aller, mais la randonnée m'oblige à continuer.

Plus loin à Genouillé, la belle façade de l'église Notre Dame attire l'attention du passant.

La façade se divise en deux registres superposés séparés par une corniche à modillons sculptés de têtes humaines et animales. Cet ordonnancement est fréquent sur les églises romanes du Pays Civraisien. La partie haute (surélévation et baie centrale encadrée de niches) date des années 1880-1890 alors que la partie basse et la corniche sont romanes (début du 12ième siècle).

Je fais une photo de la façade (34) et de l'ensemble également pour donner une idée générale de cette église. (35)

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Par la D.35 je vais à Surin et Chatain. Je passe le château de Cibioux. (36)

Ce site occupé dès le 8ième siècle est offert par le Comte Roger de Limoges au monastère de Charroux qu'il vient de fonder.

Après la défaite des armées du royaume de France, le Poitou est devenu possession anglaise. Le château revient aux Français au 17ème siècle.

En 1789, la Révolution Française n'épargna pas cet édifice.

Le château fut alors envahi, en partie endommagé et ensuite vendu comme bien national. En 1945, il cessa d'être habité et lentement se dégrada, en 1979 la toiture du bâtiment principal s'effondrait. Le château fut vendu en fin de l'année 1979. Depuis cette date sa restauration est entreprise par le nouveau propriétaire qui organise des visites guidées.

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Le vieux pont de Chatain, bien situé dans la campagne à quelques centaines de mètres du centre bourg, me donne l'occasion de faire une photo de la Charente. (37)

Espace avec tables et bancs où je me restaure et en dégourdissant les jambes, les grenouilles sautent dans l'eau devant mes pieds.

Il n'y a pas beaucoup de circulation sur le pont. Le coin est calme et paisible, idéal pour se restaurer et se reposer.

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C'est à partir d'ici, arrivé dans le sud du département, que mon chemin va remonter vers le nord.

Quittant la Charente je reprends le vélo pour Charroux.

Arrivé à Charroux je prends le temps d'admirer les halles du 16ème siècle (38) et ce qui reste de l'abbaye Saint-Sauveur. (39)

La renommée de cette abbaye participe du développement de la ville dès le 12ième siècle. Selon la légende elle fut fondée par Charlemagne et édifiée par Roger, Comte de Limoges, avant l'an 800. L'abbaye bénéficia de la protection des rois et des princes dès l'époque carolingienne. Célèbre pour ses prestigieuses reliques dont la Sainte-Croix, elle fut aussi un haut lieu religieux régi par la règle bénédictine.

L'abbaye connut prospérité et gloire jusqu'à la guerre de 100 ans. Ruinée par les guerres de religion, elle est détruite sous la révolution et vendue comme bien national.

Les derniers vestiges conservés datent des 11ème et 13ème siècles. L'ampleur de la tour octogonale, dite de Charlemagne, laisse imaginer les dimensions exceptionnelles de cette abbaye unique en Occident. Il y a une présentation de collections lapidaires et orfèvrerie dans la salle capitulaire.

Le départ de Charroux se fait par une ruelle qui va rejoindre la D.108 au nord de la ville, vers Payroux et St.Martin-l'Ars.

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L'abbaye à St.Martin-l'Ars fut fondée au 12ème siècle dans le vallon bocager du Clain par des chanoines réguliers de Saint-Augustin. Lors de la visite on peut découvrir : l'église abbatiale à ciel ouvert, les bâtiments conventuels flanqués d'une grosse tour à mâchicoulis, restaurés à l'époque classique avec un escalier monumental, la salle capitulaire, les vestiges du cloître, des fortifications du 15ème siècle ainsi que des jardins à la française. Une partie des bâtiments, reconstruits aux 15ème , puis au 18ème siècles, a été transformée en château. (40)

Ensuite je me dirige vers le centre bourg ou le Clain passe et arrose le parc de loisirs. (41) Le coin attire du monde ; la plage et le restaurant sont bien occupés. A partir du pont je fais aussi deux photos du Clain qui, coulant le long du parc, présente encore un aspect sauvage. (42+43)

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Je ne suis qu'à 12 kilomètres du prochain pointage, l'Isle Jourdain.(pointage 5) Là je pointe, pas dans le café restaurant fréquenté par les cyclistes du Bordeaux-Paris mais aujourd'hui chez son voisin la Maison de la Presse Isloise. (44) D'ailleurs sur la terrasse du café il y a pas mal de monde qui profite de la belle journée.

Maintenant je roule le long de La Vienne à Moussac, lieu de récréation sur l'eau avec camping où je remplis mes bouteilles avec de l'eau fraîche. Je traverse le pont sur la rivière et continue de pédaler vers le nord. Queaux, seule commune de ce nom en France est un village à flancs de coteau avec ses maisons éparpillées dans la nature. Il possède de nombreux cours d'eau, ruisseaux, étangs et sources.

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Je traverse Gouex et me dirige vers Lussac-les-Châteaux. C'est en arrivant au carrefour avec la N.147 qu'il faut faire attention. Ce n'est qu'un kilomètre pour atteindre le centre de la ville mais la circulation est intense et dangereuse à cette heure-ci, et bien sûr il y en a qui ne se gênent pas pour klaxonner.

Aussi, à l'entrée de la ville dans la station d'essence (45) je pointe (pointage 6) sans aller plus loin.

Sur les indications de la pompiste, je traverse la route juste en face de la station pour rejoindre en toute sécurité la D.749, en direction de Châtellerault.

A la Tour-au-Cognum, je m'arrête sur le pont pour faire la photo (46) de ses ruines.

C'est un donjon carré de 10 mètres de côté. Ses murs construits en petits moellons conservent leur élévation sur près de 12 mètres et présentent des chaînes d'angle à arête rentrante.

La tour, composée de quatre niveaux, aurait été édifiée au 11ième siècle par la famille des seigneurs de Lussac-les-Châteaux les Conienses, afin de surveiller le passage sur la Vienne.

Elle marquait aussi les limites nord du comté de la Basse-Marche.

Ce comté, entre (le) Poitou et (le) Limousin, avait été créé en 887 par le roi Eudes afin de renforcer son pouvoir face aux Normands et aux ducs d'Aquitaine.

Au rez-de-chaussée, donnant sur la route de Chauvigny à Lussac, une porte en accolade du 16ième siècle a conservé son tympan décoré d'un écu à fleur de lys et d'une tête humaine.

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De l'autre côté du pont, on aperçoit la Centrale nucléaire. La deuxième cheminée se cache derrière la première. (47)

La journée est bien avancée ; le soleil descend ; la température baisse et moi, je n'arrive pas à faire ma randonnée en deux jours. Des photos de nuit ne donneront aucun résultat et moi personnellement, je ne verrais pas très clair non plus. Aussi je décide d'arrêter sous peu.

Pour l'instant, j'arrive à Morthemer, village que je ne connaissais pas encore.

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Le chemin grimpe pour finir droit devant le château et son église Notre Dame de l'Assomption. Je me 
glisse dans un passage étroit pour chercher à faire une photo, passage qui est hélas sans issue. (48) Je retourne et descends un chemin abrupt pour arriver en bas et de là, je contourne le château. (49)

Dominant le joli village de Morthemer, l'église Notre-Dame était à l'origine intégrée au château. (50) Edifice complexe des 11ème , 13ème et 14ème siècles, elle possède une nef unique à quatre travées, un transept dissymétrique, un choeur en hémicycle, surmontant une crypte à trois vaisseaux. La crypte possède des peintures murales gothiques. Elle conserve une petite cuve baptismale du 12ème et un gisant du 16ème siècles. A voir aussi : dans le cimetière une croix hosannière de style roman.

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De nouveau sur le vélo je quitte Morthemer et continue la route pour la cité médiévale de Chauvigny, dorée dans les derniers rayons du soleil. (51)

Le château d'Harcourt est situé au coeur de la Cité Médiévale, il fut reconstruit à la fin du 13ième siècle : c'est le mieux conservé des châteaux chauvinois. L'enceinte, à peu près rectangulaire, se compose de hautes courtines, autrefois crénelées, flanquées de tourelles cylindriques pleines. L'entrée, défendue par un assommoir et une herse, est dépourvue de pont-levis. Le donjon rectangulaire du 16ème siècle, à contreforts plats, fut réaménagé le même siècle. Au rez-de-chaussée se trouve une prison voûtée dont la porte extérieure permet en position ouverte de bloquer celle du cachot.

Egalement au coeur de la Cité Médiévale, la Collégiale Saint-Pierre construite au 12ième siècle et qui figure parmi les fleurons de l'Art Roman. Le chevet frappe par l'harmonieux étagement des volumes et par la richesse de la décoration sculptée. A noter que les murs au sommet recourbé qui couronnent l'abside et les chapelles rayonnantes ne sont pas des coupoles mais de simples murs-bahuts qui dissimulent la toiture en tuile. L'intérieur frappe par l'élévation des voûtes qui donne au monument légèreté et lumière. Toute la richesse est réunie dans le choeur. Les chapiteaux des six colonnes engagées sont mondialement connus : on y voit divers épisodes de la vie de la Vierge et de Jésus, ainsi qu'une profusion d'animaux et de monstres. L'auteur de ces scènes, un certain Geoffroy, dont la signature figure sous le chapiteau de l'adoration des Mages, fait ici preuve d'une verve puissante et d'une naïve expressivité.

Je quitte cette ville riche en histoire pour pédaler sur la D.749 vers Bonnes, Bonneuil-Matours et Cenon. Entre temps j'ai allumé les phares. Je suis visible dans la nuit avec également les habits réflechissants.

Seulement les batteries de l'éclairage 'disco' à l'arrière commencent à faiblir.

Il y a tant de voitures que je décide de prendre une route tranquille. Je passe par Targé, St. Sauveur, Oyré et Dangé-St. Romain pour arriver finalement à la maison après 262 km.

Il me faut maintenant organiser une troisième journée, n'ayant pas bouclé la boucle.


 

Samedi 30 août, tôt le matin, je repars en vélo pour faire la dernière partie de la randonnée. Pour bien me préchauffer je roule toute de suite à une bonne vitesse sur la D.18 et D.1, le long de la Vienne vers Châtellerault. Je reste dans le centre de la ville le long de l'eau.

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Je passe entre l'EDF et l'ancienne manufacture d'armes de Châtellerault, le musée Auto, Moto, Vélo à présent. (52)

Il n'est que 7.00 heures donc très peu de circulation.

Mais je dois ralentir mon allure car la piste droite à côté de l'eau est sans issue. Je retourne, passe maintenant devant le musée Auto, Moto, Vélo et descends par la route vers Cenon.

D'ailleurs le musée propose pour les amoureux d'explorer l'histoire fabuleuse des véhicules et de découvrir les évolutions sociologiques et technologiques qui ont marqué le 20ième siècle : de 0 à 300 km/h ! Plus de cent voitures, motos et vélos. Bornes interactives, simulateurs de conduite, jeux sur le code de la route.

Je prends la piste cyclable, 'la Vienne à vélo'. Je constate que la végétation est bien humide : un vrai temps automnal déjà. Je passe Vouneuil et à Bonneuil-Matours je m'arrête à la base de loisirs avec son camping pour prendre ma pause café.

Lorsque je veux repartir, l'herbe et le sable fin collent, par l'humidité, aux pneus. Je marche lentement avec le vélo à la main. Dès que j'arrive sur le goudron de la route, je nettoie les pneus et la chaîne avant de monter sur le vélo.

Le soleil commence à me réchauffer et cela fait du bien. Ce sera encore une belle journée pour pédaler. Je passe à la Chapelle-Moulière et au château Touffou où je m'arrête.

photo 53

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Dominant majestueusement la vallée de la Vienne, Touffou est une demeure à la fois étrange et noble, d'une grande séduction. Je fais une photo à travers le grillage. (53)

Il est fait mention du château dès 1127. Les deux donjons, élevés au 12ème furent réunis au 15ème et dotés d'un système de défense perfectionné, avec chemin de ronde crénelé et mâchicoulis. (54)

Arrivé à Chauvigny je traverse la Vienne pour tourner à droite direction St. Pierre-les-Eglises.

Cette église aux proportions modestes est située dans un cimetière d'origine mérovingienne comme l'attestent les sarcophages qui y sont conservés. L'intérêt majeur de cet édifice réside dans son abside pré-romane et revêtue à l'intérieur d'un ensemble de fresques pouvant être daté du 10ième siècle. On y voit représenté, du côté gauche, une Crucifixion, une Visitation et, au-dessous, la Chevauchée et l'Adoration des Mages, tandis que du côté droit est figuré le Bain de l'enfant après la Nativité au-dessus d'un Saint Michel combattant le dragon.

 photo 55

Pour faire la photo de l'église (55) je contourne à pied ce cimetière et suis freiné par la rivière si proche où deux familles avec enfants ont l'intention de passer la journée ici. Les hommes sont déjà à la pêche et les femmes s'occupent des tables et chaises en prévision du repas.

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Après leur avoir souhaité une bonne journée je retourne à pied vers la route et remonte sur ma machine pour continuer vers Montmorillon. Je traverse la campagne par des petits chemins ; au loin je distingue bien la centrale nucléaire de Civaux, (56) un bon point de repère cette fumée blanche sur le bleu du ciel.

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A l'entrée de Montmorillon, un rond-point avec des livres (57)

Bouquineries et ateliers d'artisans (calligraphes, sculpteurs, illustrateurs, potiers, peintres ...) vous invitent à découvrir l'univers du livre. Des animations (marchés artisanaux, ateliers d'initiation, expositions, ...) et des rendez-vous incontournables : Salon du Livre, Salon de l'Image Nocturne à la bougie dans la Cité de l'Ecrit.

En franchissant le vieux pont gothique du 14ème siècle, sur la Gartempe, vous entrez dans le quartier médiéval du Brouard, un site hors du temps pour les passionnés de lecture, les amateurs d'art, les collectionneurs d'ouvrages rares et les familles en quête d'escapades originales. Il suffit de pousser la porte de l'un des libraires et bouquinistes pour plonger dans un univers à part. Tout le monde y trouve son bonheur, du collectionneur au lecteur passionné, en passant par l'amateur de polars ou de science-fiction, ou le simple promeneur qui découvre par hasard un livre qui l'intéresse. Reliure, calligraphie, dorure, enluminure, gravure, peinture : que ce soit grâce à des stages temporaires ou à des ateliers permanents, ou tout simplement en visiteur, vous découvrirez des artistes et des artisans passionnés le long des ruelles de la cité. A ne pas manquer : les nombreuses oeuvres originales pour des cadeaux que l'on ne retrouve nulle part ailleurs.

Je continue le chemin vers le sud, le long de la Gartempe, Saulgé où je déjeune dans le centre ville sur un banc au soleil. La chaleur est encore supportable à cette heure-ci.

Un peu plus loin, toujours seul sur un petit chemin le long de la rivière j'entends tomber quelque chose. J'arrête sec et retourne : la lumière arrière du sac à dos est tombée par terre et je la retrouve en morceaux . . . et bien évidemment elle ne marche plus.

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photo 59

Au premier pont, je traverse la Gartempe. A mi-chemin sur le pont, je prends une photo de la rivière à droite . . . et . . . à gauche. (58+59)

Pendant que je fais les photos je vois un stand d'un syndicat d'initiative ambulant au bord du pont et ceci à l'entrée d'un chemin pédestre qui est à 2 kilomètres du pont. C'est ici que démarre la promenade pédestre appelée : les "Portes d'Enfer".

Parmi les prospectus étalés sur la table je me procure celui de ce trajet. Je regarde le début du chemin et à mon regret je constate qu'il n'est pas recommandable pour le faire en vélo.

Toutefois je ne peux pas m'empêcher de vous narrer la légende ancestrale de ces 'Portes d'Enfer'...

Elle remonte au Moyen-Age et met en scène des seigneurs dont les destinées sont tragiques. La riche et belle Théoline du Cluzeau, et le beau et fort Gréor de Nemond, seigneur de Lenet s'aiment d'un amour réciproque. Mais Alain de Mandreux profite du départ de Gréor pour s'emparer de la belle héritière . . .

A son retour les deux hommes se retrouvent pour combattre et, au moment ou Alain allait frapper mortellement son adversaire, Théoline s'interpose et prend le coup destiné à Gréor. La belle, s'effondre, morte . . .

Gréor, désemparé et ne pouvant survivre, se tue sur le champ maudissant Alain qui sera plus tard englouti par le Roc . . . Et depuis, tous les ans à l'heure fatale, l'airain qui sous l'eau dort fait entendre sa voix et le vieux roc mugit . . le roc reprend sa proie alors que les chiens d'alentours hurlent . . Peut-être Saint Rô, dont l'ancienneté n'est plus à prouver, a-t-il une toute autre version de cette légende. . .

photo 60 

Je remonte sur mon vélo et pédale encore trois kilomètres avant de me trouver à la boulangerie de Jean-François Ferron à Lathus. (60) Leur spécialité c'est une tarte à base de chocolat nommé 'aux portes d'enfer'. Après (le pointage 7) je traverse la route pour prendre la route D.10 à Bourg Archambault.

photo 61

Un imposant château attire mon attention à l'entrée du village. (61)

photo 62

Une belle forteresse fin 15ème,  protégée par de larges douves. (62)

Il fut construit à la fin de ce siècle sur une forteresse romane dont il subsiste une porte fortifiée. La forteresse se compose d'une enceinte flanquée de tours, d'un châtelet d'entrée, d'un logis et d'une chapelle dallée d'un carrelage remarquable.

 photo 63

Il est 14.00 heures et la température monte. J'ai chaud et je bois de plus en plus . . . d'eau . . . de sorte que je décide de continuer la route vers mon point d'eau au camping de La Trimouille. (63)

Ici, sous les arbres, je me rafraîchis un peu, prends de l'eau froide et constate qu'il n'y a plus beaucoup de campeurs. Les voitures présentes sont toutes immatriculées 37 ou 86.

Après ce petit repos je reprends la route vers Villesalem.

photo 64

photo 65

Filiale de l'Ordre de Fontevraud, le Prieuré roman de Villesalem (64) a été fondé vers 1109 et est un joyau de l'art roman poitevin. Il réunissait des religieuses Bénédictines cloîtrées et des moines chargés du service religieux et de l'exploitation des terres, strictement séparés, selon la règle . . . et soumis à l'Abbesse.

A sa création il comprenait l'église, le cloître, aujourd'hui en ruine, et au-delà de la clôture, le Prieuré des hommes dont subsistent quelques bâtiments. La Guerre de Cent-ans, et probablement les Guerres de Religion, sont à l'origine des ces destructions.

Ensuite je redescends à Journet, Rillé et Jouhet. Là je traverse la Gartempe et je la longe jusqu'à St. Savin, le dernier pointage numéro 8, chez M.Caillault. (65)

L'abbaye m'intéresse ; je retourne sur la place devant son église pour chercher à faire une photo.

C'est un monument majeur du Poitou roman, l'abbaye doit son inscription au Patrimoine Mondial de l'Unesco à l'incroyable richesse et à l'exceptionnel état de conservation de ses décors peints. D'époque romane, l'église abbatiale renferme en effet un des plus vastes et remarquables ensembles de peintures murales réalisées autour de 1100. Le bâtiment monastique du 17ième siècle accueille le parcours scénographique : films, maquettes, diaporamas, bancs multimédia assurent aux visiteurs une découverte ludique et interactive du site et des peintures en les replaçant tour à tour dans le contexte historique, religieux et artistique.

Il faut remonter à l'époque carolingienne pour comprendre les origines de la fondation de l'abbaye de Saint-Savin. Sur les conseils de Louis Le Pieux, Benoit d'Aniane réforme l'abbaye et y instaure la règle bénédictine. L'abbaye rayonne ainsi sur toute l'Aquitaine au milieu du 9ème siècle. L'abbaye acquerra un prestige tel que, à la demande royale, des moines de Saint-Savin seront envoyés dans d'autres régions pour réformer et fonder de nombreux monastères et abbayes.

Au 11ème siècle, elle bénéficie de la protection des comtes du Poitou. L'on croit pouvoir voir dans la donation d'Aumode, comtesse du Poitou, les assises financières sur lesquelles s'est appuyée la construction de l'église romane, parvenue jusqu'à nous dans ses belles proportions d'église-halle.

Les bâtiments conventuels n'ont, quant à eux, pas pu résister aux ravages causés par les guerres de Religion. L'édifice monastique actuel date de la période du relèvement de l'abbaye par les moines bénédictins réformés de l'ordre de Saint-Maur vers 1680. C'est pourquoi, au style roman de l'abbatiale, se superpose, dans des volumes harmonieux, la facture classique du corps de bâtiment monastique.

photo 66

Dans l'histoire il y a eu du monde sur cette place devant ces bâtiments. Aujourd'hui il y a un concours de jeu de boules et les terrasses sont bondées de monde. (66)

photo 67

photo 68 

Moi je repars sur la D.11 qui me conduit à Nalliers où la belle nature invite à se reposer. (67) Je continue vers La Bussière, St.Pierre-de-Maillé et par la D.2 vers Angles-sur-l'Anglin un des plus beaux villages de France. (68)

C'est sur un promontoire rocheux surplombant l'Anglin que s'élèvent hautaines les ruines du château fort du 11ème siècle. Des escaliers conduisent à une chapelle d'où l'on peut jouir d'un beau panorama sur la vallée de l'Anglin. En contrebas de la terrasse s'étend le quartier Sainte-Croix avec ses superbes maisons à tuiles plates et son église romane.

La randonnée touche à sa fin, comme la journée d'ailleurs ; je vais sous peu sortir du circuit de la randonnée de la Vienne.

 photo 69

Voilà Leugny déjà. Le panneau barré me fais prendre la dernière photo d'une randonnée intéressante, historique et religieuse. (69)

Ce qui est agréable c'est que beaucoup de monuments ou curiosités sont accompagnés à présent par des panneaux explicatifs.

Aussi le cycliste avec ses chaussures à cales ne sera plus restreint pour assouvir sa curiosité.

Pendant le dernier tronçon jusqu'à la maison, je me réalise que dans le département de la Vienne on dispose d'une grande architecture et d'une histoire riche.

Le compteur, pour ces trois jours, indique un total de 803 kilomètres.

 
Ferdy Los
inter.cartier@wanadoo.fr
    

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