RANDONNEE
PERMANENTE
DE NORD TOURAINE
1250 KM
Lassociation Sportive
Luynoise propose de découvrir une partie des châteaux de
la Loire ainsi que certains de ses vignobles Tourangeaux. Cette
balade sinscrit parfaitement dans la découverte de notre
belle région. Elle na dambition que de vous guider
dans cette découverte des Jardins de la France et
vous laisse, tout à loisir, vous écarter de son
cheminement afin de surprendre autres Abbayes, Donjons ou demeures
provinciales.
Le vendredi matin à 5.15 de
ce 19 octobre je pars en vélo à Luynes, en passant par
Azay-le-Rideau et Langeais, pour prendre le départ. Il fait
frais, 5° seulement avec un vent de lest. Le centre bourg
est caractérisé par des ruelles et des caves
troglodytiques et par un ensemble architectural très riche :
maisons à pans de bois, halles du 15ième siècle,
ancien prieuré dont la chapelle et la citerne sont
dépoque gallo romaine, une grange Henri II, un aqueduc
gallo romain qui a conservé pratiquement la moitié de
ses piles. Dominant le bourg, se dresse le château des
13ième et 15ième siècles. Cette ancienne
forteresse appartient toujours à la famille des De Luynes.
Quand jarrive aux Halles à Luynes
le jour nest pas
encore levé. Je passe alors à la boulangerie (3) dans
la rue de la République pour faire tamponner ma carte de route
et prendre un croissant avant de retourner aux Halles.
De mon sac à dos, je
sors ma première bouteille thermos de café, ainsi que
des gâteaux à café et mon pain
dépice ; je commence à manger et boire tout cela.
En mangeant je regarde autour de moi et lis sur un panneau sous les
Halles lhistorique du bâtiment. Situées au centre
de ce qui fut le cur administratif et économique de la
ville pendant des siècles, elles sont traditionnellement
datées du 15ième siècle. Elles sont
entourées par ce qui fut la place du marché qui
sétendait jusquà la maison du
15ième.
Lensemble dépendait
du Baron de Maillé (ancien nom de Luynes avant 1619). Une des
caves creusée dans le coteau derrière les Halles
contenait le four banal. A lorigine elles étaient plus
longues de deux travées. Au dessus de cette partie,
détruite en 1913 pour construire la salle des fêtes, se
trouvait un grenier servant de réserve. Un bâtiment,
détruit lui aussi, prolongeait les Halles. Il abritait depuis
le 17ième siècle ladministration et la justice
des ducs de Luynes. En ce lieu se prenaient nombre de
décisions concernant près des deux tiers du nord de la
Touraine. Ce «Palais de Justice» fonctionna jusquen
1789 puis servit un moment dhôtel de ville. Le
marché avait lieu deux fois par semaine. En outre, une
importante foire se déroulait lors de la Pentecôte.
Marchands et artisans se plaçant sous les Halles et autour de
celles-ci. Les bestiaux étaient parqués dans les
allées menant au château. Si la foire a disparu depuis
longtemps, le marché se tient encore le samedi
matin.
Dès que le jour se
lève, je quitte Luynes et St.Etienne-de-Chigny par
lallée de la Croix Côtelette (4) en direction de
Langeais pour avoir une première belle vue sur la Loire.
Je suis des petits chemins
tranquilles. En descendant sur Cinq-Mars-la-Pile, je traverse un bois
pour arriver en bas sur un cours deau, sappelant Le
Breuil et où se trouve le Moulin de la
Gouspillère, entouré par un beau jardin. Je me
promène dans le jardin et fais quelques photos. (5+6+7)
Larbre avec les branches
tombantes attire mon attention, mais je ne sais pas le nom de
lespèce. Après ce petit arrêt, je continue
mon chemin en traversant Cinq-Mars-la-Pile vers Langeais. Devant le
château, je tourne à droite autour de celui-ci en
direction des Essards. Peu de temps après je prends un chemin
à gauche. Vu le vieux panneau (8), je ne me trompe pas. Saint
Michel est bien à gauche. Cinq kilomètres plus loin je
passe devant la Maison Forte de la Roche Allard (9), qui remonte aux
Moyen Âge.
Dans St.Michel-sur-Loire, je
profite dune belle vue sur la Loire. (10) A cause de la
condensation sur les panneaux explicatifs, les données
inscrites sont à peine lisibles. En bas du village je passe le
long du Château de Montbrun, domaine de la Riboisière.
Jarrête devant lentrée : Bed and
Breakfast.
Ce havre de
sérénité témoigne dun certain art
de vivre à la française. Vous trouverez des meubles
dépoque et antiquités, tapisseries et lourdes
tentures. Une grande terrasse dominant la superbe vallée de la
Loire, un parc de 3 hectares où sétalent de
magnifiques jardins à la française, une piscine avec
solarium au milieu des chênes centenaires et
lélégance dun château familial du
19ième siècle.
Que de luxe.
Je continue la route pour
St.Patrice où je trouve une boulangerie de petite taille,
ouverte. (11) Curieux de savoir comment se présente
lintérieur, je marrête pour me procurer
quelque gâteau. Lartisan dispose dun four à
bois et est en mesure de vous faire nimporte quel pain à
lancienne ou nimporte quel gâteau adapté
à vos goûts personnels. Je sors du magasin, pas mal de
temps plus tard, avec une spécialité : le nougat
de Tours. Ce boulanger est sur beaucoup de plans un homme
exceptionnel. Cest dailleurs le premier boulanger que je
connais qui, si le temps le lui permet, fait aussi du
vélo.
Cependant si je continue mon
trajet avec cette allure, en parlant avec les gens à gauche et
à droite, je nirai pas loin. Peu de temps après
je mange mon gâteau dans les vignobles. (12) En arrivant
à Lossay, je vois, maison et jardin dans les vignes. On aime
le Bourgueil ici et . . . également les biches, vue la balade
de lune delles en toute liberté. (13+14) Un peu
plus loin vers Restigné je découvre que les paysans
ramassent le marc de raisin pour le déposer ici sur un grand
tas. Je traverse Restigné et atterris à Bourgueil. La
route passe à côté de labbaye où je
marrête dans le petit jardin communal. (15)
Jadis partie de lAnjou, pour
autant la région a été rattachée au
département dIndre et Loire au moment de la
Révolution, il est vrai que de nombreux liens existaient entre
Bourgueil et Chinon.Vers lAn mil, Bourgueil faisait partie avec
Saumur et Chinon du patrimoine initial de la famille des Comtes de
Blois alors en pleine expansion. Cest la Comtesse de Poitiers
Emma de Blois, la fille de Thibault le Tricheur Comte de Blois, qui
fonde en 990 labbaye de Bourgueil. Elle fut consacrée en
1001 avec pour premier Abbé un parents dEmma, Gausbert.
Cette Abbaye a été très importante du
12ième au 18ième siècles, la plupart des
bâtiments ont été détruits au moment de la
Révolution. Lhistoire de la ville de Bourgueil a
toujours été liée à celle de son
Abbaye.
Cest dommage que lon
ne puisse pas connaître personnellement les personnages pour
compléter lhistorique.
Je continue mon tour en
vélo à Port Boulet pour traverser la Loire. Sur la
route qui mèneà Candes-St.Martin, je découvre
à la hauteur de Bérignolles dans le jardin dune
maison, une petite piscine pour enfants en forme de trèfle,
avec toutes ces oies serrées dans leau. Le temps de
prendre une photo de cette situation burlesque et . . . les oies
sortent de leur piscine. (16)
Pour arriver à Fontevraud
lAbbaye, je traverse la Vienne à Candes-St.Martin, (17)
et prends la rue de léglise. Cela monte sec dans cette
ruelle ; la façon pour voir si les jambes sont bonnes encore.
A lentrée du village de Fontevraud lAbbaye, je
marrête dabord à la Fontaine Saint
Mainboeuf. Je lis sur la pancarte : Cette source résurgente
alimentait dès le 12ième siècle le quartier des
Roches et aux 19ième et 20ième siècle un lavoir.
Elle était réputée pour guérir des yeux.
Restaurée en lan 2000 avec le concours de : La Fondation
du patrimoine, lOffice du Tourisme et la Municipalité,
lAssociation de sauvegarde du patrimoine de Fontevraud et de
généreux donateurs. (18+19+20)
Ensuite je file à
labbaye et tourne autour de celle-ci pour en faire une photo.
Cette abbaye est fondée en 1101 par Robert dArbrissel ;
fut dirigée six siècles durant par trente-six abbesses
ayant autorité sur un ordre double masculin et féminin.
Elle fut transformée en prison en 1804 et abrite
aujourdhui un centre culturel de rencontre. Dans le
cimetière de Fontevraud, jarrive à faire ma photo
(21) avec labbaye au fond. Je quitte le village en direction de
sa forêt. Les arrêts fréquents font que
javance moins vite que prévu et cest la saison des
journées courtes. Je pense arriver rapidement à ma
prochaine visite, celle de Montreuil-Bellay, puisque je connais bien
la route, (de promenades précédentes). Route qui passe
à Bizay, Epieds et Meigné.
Cette fois-ci cependant je
rencontre pour la première fois, des militaires en exercice.
(22) Cest la journée des tirs de paix. Les routes, par
cet événement, sont toutes bloquées. En
vélo je nai pas trouvé la moindre
possibilité de passage. Alors, la solution cest de
retourner à Fontevraud labbaye et prendre la D.147 en
direction de Loudun. Je jette encore un dernier coup dil
derrière moi sur le village. (23) A Roiffé, je tourne
à droite sur la D.50 à Saix. Ensuite je passe à
Morton et Douvy. Une idée de promenade à pied consiste
à longer le canal de la Dive ; des bois, chemins de halage et
pas de circulation. Quand je rentre dans Montreuil-Bellay, je cherche
la boulangerie Le Fournil du Château, pour faire
tamponner ma carte de route pour la deuxième fois. (24) En
même temps jexplique le but de ma visite ainsi que le
souhait de connaître leur spécialité. Je sors du
magasin avec un paquet de macarons, de toutes les couleurs et aux
goûts différents ; un petit cadeau pour la famille
à la maison. Ensuite je minstalle devant le
château (25) sur un banc public pour boire le café chaud
de ma deuxième bouteille thermos et manger avec appétit
mes tartines avec toutes sortes de fromages.
Jadmire le château qui
conserve une allure médiévale, même si il a
été remanié au 15ième siècle. Il
se situe sur le Thouet, à une trentaine de kilomètres
au sud de Saumur.Le château a été bâti
à partir de 1025 à linitiative du Comte
dAnjou Foulques III Nerra sur lemplacement dun
ancien camp fortifié de lépoque Gallo Romaine. Il
avait pour objectif de protéger lAnjou contre les
agressions des Comtes de Poitou et des Seigneurs Poitevins. Foulques
Nerra a confié la garde du château-fort à un de
ses fidèles, Berlay qui a laissé son nom à la
ville. Celle-ci se développe autour de la forteresse, ses
treize tours la rende très caractéristique. Le
château était au Moyen Age le siège dune
puissante Seigneurie qui oscillait entre lAnjou et le
Poitou.
Montreuil-Bellay, une ville
prospère au 17ième siècle, en particulier
grâce au commerce du vin. Les barriques sont
transportées par des bateaux circulant sur le Thouet et
rejoignant la Loire à Saumur. De nombreux bâtiments
anciens de la ville rappellent cette époque faste. La
Révolution et le début du 19ième siècles
sont par contre une période de déclin, la ville a perdu
une bonne partie de son commerce et le Port sur le Thouet est
désaffecté. Larrivée du chemin de fer ne
parviendra pas à renverser la courant. 650 mètres de
remparts et 13 tours de défense délimitent le
périmètre de la forteresse
que le visiteur peut contempler du
chemin de ronde en accès libre : barbacane (pièce de
défense avancée qui protégeait le Châtelet
dentrée), tours, douves, échauguettes . .
.
toute larchitecture
militaire est présente dans un exceptionnel état de
conservation qui fait de Montreuil-Bellay un des plus beaux exemples
de forteresse médiévale de la région. Prenez le
temps de flâner dans la vieille ville ceinturée
dimposantes murailles. Elle est reconnue comme lun des
plus beaux détours de France.
Avec un peu de regret, car le
soleil avance, je plie bagage et repars vers la descente sur le pont
en direction de Doué-la-Fontaine. Toute de suite après
le pont, je tourne à droite en direction de Saumur maintenant.
Je passe au village de Bron et atterris peu après à la
centrale E.D.F. juste au nord du Coudray-Macouard. Je suis
impressionné par tous ces pylônes
délectricité. (26)
Le soleil commence à se
coucher ; la température descend et malgré toute cette
électricité à côté de moi, je
commence à refroidir. Alors, en vélo pour Saumur. En
passant à Distré, je fais une photo dune classe
décole en plein air. (27) Ensuite je descends à
la Loire, à Saumur. A lhôtel de ville, je fais ma
dernière photo (28) de la journée.
Je décide de couper le
circuit de la randonnée permanente ici, pour rentrer à
vélo à la maison. Je rentre à 22.15 heures.
Jai roulé aujourdhui 267 KM.
Le lendemain matin, samedi
20 octobre à 5.30 heures, je prends le départ pour
faire la deuxième partie de ma Randonnée Permanente de
Nord Touraine. Si ce nest un peu plus frisquet, il fait un
temps semblable à hier ; le thermomètre indique que 2
à 3° ; le vent souffle toujours de lest. Je me
presse en direction de Saumur ; dune part pour me chauffer et
dautre part pour ne pas perdre de temps.
Après lIle Bouchard,
je me rends compte sur la D.8 que la fraîcheur gène un
peu.
A Chinon, le long de la Vienne, je
suis même obligé de marrêter quelque temps
dans un portique pour me réchauffer avec des exercices
physiques. Quand je repars, le jour commence à se
lever.
Je quitte Chinon pour prendre une
petite route en passant par Savigny-en-Véron et Candes et
Montsoreau. Vu les travaux de route dhier soir entre Saumur et
Souzay sur la D.947, je prends le pont de Varennes-sur-Loire et la
D.952 pour longer la Loire du côté nord pour Saumur.
Dici je reprends mon trajet de Randonnée avec beaucoup
de circulation sur la N.147 vers lAutoroute A.85. Comme je vois
une petite route parallèle, je nhésite pas
à la prendre. Cinq minutes plus tard je me retrouve parmi des
gens du voyage autour dune petite place ; le chemin est sans
issue. Sous les regards des habitants, il ne me reste plus
quà retourner.
Après la Ronde,
une zone dactivité nouvelle et lAutoroute, la
circulation est moins intense.
A lentrée de
Vernantes, je vois sur la gauche un joli château caché
du nom de Bois-Vernant. De la grille les feuilles des
arbres mempêchent de bien le voir. Donc je cherche
à passer à pied par derrière, chez le voisin et
je prends photo (29). Un bijou avec joli jardin et
piscine.
Larrêt me donne envie
de prendre un bon café. Dans le centre bourg, sur la place et
devant léglise je prends possession du banc public. Je
gare mon vélo contre son dossier et enlève mon
inséparable sac-à-dos. Je cherche mon café chaud
dans la première bouteille thermos et je me sers ; je prends
une pause dune demie heure. En mangeant mes gâteaux
à café et pain dépice, je regarde
léglise plus en détail. Il est écrit en
grand sur la façade : MAIRIE.
Ici, les cérémonies
de mariage se déroulent successivement dans deux
églises ! La place centrale est encadrée de
léglise actuelle et lancienne église
(12ième et 15ième siècles), classée
monument historique devenue mairie officielle. Après ma pause
café, je reprends ma route vers le château et
labbaye de Loroux sur la D.58 en direction de
Mouliherne.
Une abbaye cistercienne fut
fondée au Loroux en 1121 au retour du Comte dAnjou,
Foulques V de Palestine. Loroux vient de «oratorio» qui
veut dire «oratoire». Cest la guerre de Cent ans qui
a vu la ruine de labbaye et son pillage. Située sur les
bords du Lathan, elle fut pendant des siècles, centre de
richesse et dautorité, mais elle fut de nouveau
pillée lors du passage des Huguenots en 1572. On regrette sa
décadence et les causes de cette dernière et sa
disparition en 1820 après son adjudication publique en
1791.
Aujourdhui, subsistent un
magnifique porche, (30) une chapelle et les ruines du moulin.A noter
: Sur le site de labbaye dans ce parc classé, de 16 ha,
se trouve le château de Loroux, 19ième siècle
dinspiration italienne et qui possède des chambres
dhôtes. (31)
Je continue mon chemin à
Linières-Bouton où je trouve un petit village (32) et
le château Boissimon. (33+34+35) Ici, cest la
tranquillité qui règne. Je me promène un peu
dans le parc où se trouvent quelques arbres impressionnants
dâge mais je narrive pas à en faire une
belle photo.
En allant au Lude, au bord du Bois
de Bareil, je visite lAncienne Abbaye de la
Boissière.
Lhistoire de ce beau
bâtiment vide dans ce lieu paisible mintrigue. Je ne veux
pas vous en priver.
« En Anjou :Les dAlluye
furent les premiers seigneurs de Chasteaux, en Anjou
(Château-la-Vallière et de Saint-Christophe), en
Touraine (Saint-Christophe-sur-le-Nais). Leur présence dans la
région est attestée de 978 aux environs de 1250, mais
leur histoire est mal connue, sauf celle de Jean II dAlluye qui
nous a laissé de nombreuses chartes. Jean II dut régner
de 1200 à 1248. Fait chevalier banneret par Philippe Auguste,
il participa à ses côtés à la bataille de
Bouvines en 1214. Comme ses aïeux du 10ième
siècle, il sen alla guerroyer en Terre Sainte. Il
semblerait quil sy trouvait vers 1240. Or, la
Sixième
Croisade sétait
terminée en 1229 et la Septième, conduite par Saint
Louis, ne partit quen 1248. On suppose donc que Jean II
accompagne en 1239 Thibault IV de Champagne, dit le Chansonnier dans
la triste équipée de la croisade dite des
Poètes. Ce qui est sûr cest quil
reparaît en Crète en août 1241 pour recevoir
dun évêque nommé Thomas un cadeau
inestimable : un morceau de la Vraie Croix en forme de croix à
double traverse. Haute denviron 27 centimètres, elle
aurait été taillée dans le bois sacré de
la Sainte Croix. Cette apparition en Crète na rien de
surprenant. La croisade des Poètes terminée, les
Français rembarquèrent à Saint-Jean-dAcre
le 24 septembre 1240 sur des navires de Vénitiens,
transporteurs habituels des croisés, qui firent escale en
Crète située dans leur zone
dinfluence.
Revenu en Anjou, Jean II
dAlluye va vendre sa relique aux moines cisterciens de
labbaye de la Boissière (commune de Dénezé
sous le Lude). Robert, labbé de la Boissière,
remit donc à lancien croisé
léquivalent de (4,20 x 20 x 550) 46,200 kg dargent
pur! Mais labbaye fondée en 1131 était
prospère et pouvait se permettre cette folie. Et par la suite,
les aumônes des fidèles venant adorer la croix
assurèrent aux moines de gros revenus. Les historiens ont
stigmatisé la conduite de Jean II : Le seigneur
dAlluye se fut grandi à nos yeux sil neut
pas monnayé ainsi son trésor. Les
expéditions en Terre sainte avec une nombreuse escorte
ruinaient les seigneurs. Pour partir, Jean II avait emprunté
150 livres tournois (se disait de la monnaie frappé à
Tours) remboursables dans les 10 ans. A son retour, il vendit
plusieurs droits pour renflouer sa trésorerie. Cest donc
par nécessité quil vendit la croix. Avec une
compensation : la proximité de la Boissière où
il pouvait se rendre facilement pour aller prier. Dailleurs,
aux moines, il octroya une rente pour lentretien dun
luminaire devant la relique et, plus tard, un legs de 300 livres qui
leur fut payé par ses héritiers, longtemps après
sa mort en 1267. Il a été inhumé dans un superbe
tombeau de granit, orné de ses armoiries et dune
représentation de la Sainte Croix à double traverse.
Son tombeau a été acheté par un musée
américain, le Cloister Museum, à proximité de
New-York.
La Guerre de Cent Ans
arriva. Prudents, en mars 1379 (ou le 2 juillet 1359, selon F.
Uzureau) les moines de la Boissière mirent la relique en
sûreté dans le château du Duc dAnjou, Louis
1er à Angers. Le Duc, adorateur de la relique, érigea
en son honneur une confrérie : lOrdre de la
Croix et fit broder une croix à double traverse
sur les tapisseries de lApocalypse exécutées par
Nicolas Bataille. Cest à cette époque vers 1364
que la Croix fut somptueusement décorée par les
orfèvres du roi Charles V.
Enfin en Lorraine Le Bon Roi
René Ier, contemporain de Jeanne d'Arc, attribua bien des
mérites à la Croix, protectrice des armées
françaises, notamment lors de la bataille de
Vieil-Baugé en 1421, aux côtés des
écossais. René n'était pas uniquement Duc
d'Anjou, mais aussi roi de Jérusalem, d'Aragon, des Deux
Siciles, de Hongrie, comte de Guise et de Provence. Sur toutes ses
terres, la Croix à deux croisillons était connue comme
faisant partie des armoiries du seigneur. On la retrouve sur de
nombreux édifices construits sous l'autorité de
René. A sa mort en 1430, sa fille, Isabelle, était
déjà l'épouse de Charles II, duc de Lorraine. En
1431, Charles II mourut et Isabelle hérita du fief de
Lorraine, où ne s'appliquait pas la loi Salique. La Croix
d'Anjou devint par-là même la Croix de
Lorraine.
La France
libérée de sa lutte contre Albion, la Croix d'Anjou
retrouva son abbaye de la Boissière, reconstruite par les
moines après sa destruction pendant la guerre de Cent Ans.
Mais en Lorraine, en 1476-77, le duc René II menait, à
la tête de ses troupes, une lutte a priori inégale afin
de résister aux assauts du puissant Charles le
Téméraire, duc de Bourgogne. Les deux armées
s'affrontèrent en 1477 lors de la bataille de Nancy. La
résistance populaire des lorrains, associée aux
suisses, rangés sous le drapeau du duché frappé
de la Croix de Lorraine, eut raison des troupes bourguignonnes,
lentes à se mouvoir et certaines de la
supériorité de leurs bouches à feu. Charles le
Téméraire y laissa sa vie, tué dans un
marécage non loin du champ de bataille. La Croix était
devenue symbole de résistance et de liberté. En 1525,
le fils de René II, Antoine, mena une campagne victorieuse et
sanglante contre les paysans alsaciens, les "Rustauds". La Croix,
était là aussi le signe de ralliement des soldats
lorrains.
La révolution
française, menaça un temps la Croix qui failli
être détruite, mais elle fut rachetée lors d'une
vente publique organisée à Baugé par la jeune
République et remise en place dans l'abbaye. Au cours des
siècles, la Lorraine avait fait de la Croix son
emblème. Elle était omniprésente et les femmes
en portaient même des reproductions sous forme de bijoux.
»
Je fais les photos, (36), (37), et
(38) de labbaye, le jardin et de létang en face de
labbaye et repars la tête pleine
dimages.
En route pour Le Lude, mon
troisième pointage. En arrivant, le boulanger vient de fermer
et ne rouvre quà 15 heures. Je retourne à la
place pour faire tamponner la carte de route au Kiosque (39)
situé au coin. Je cherche ensuite un bon endroit pour
manger.
A côté de la Poste je
trouve un banc public au soleil et en dehors du vent. Je prends une
bonne pause pour manger, boire et me bronzer.
Après je quitte Le Lude en
passant par le château pour faire photo (40) de la
façade. De Saumur au Lude jai roulé vers le nord.
Maintenant ce sera vers lest le long du Loir. Le prochain
arrêt sera au site archéologique de Cherré,
commune dAubigné-Racan, à peu près
mi-chemin vers Vaas.
Ce vaste site gallo-romain des 1er
et 2ième siècles après J.-C. était jadis
occupé par un temple, des thermes, un aqueduc, un forum et un
théâtre bâtis sur une nécropole de
lépoque protohistorique (8ième
5ième siècle avant J.-C.). Aujourdhui, il
nen reste que les fondations restaurées. (41+42) Chaque
partie est bien expliquée. Sur le terrain du site je rencontre
une femme professeur de lécole de Marmoutier, ancienne
abbaye (Tours), avec qui je parle quelque temps sur le site et
dautres lieux historiques de la région. Après
léchange de carte de visite je repars en vélo
à Vaas.
A lentrée du
village je vois une pancarte qui mindique Moulin de
Rotrou. Sans hésiter je prends le chemin de terre . . .
peu fréquenté . . . près de cette pancarte et
atterris dans deux corps de fermes anciens, mais aucun signe de ce
moulin. Je retourne à la route principale et découvre
peu de temps après le vrai moulin avec terrain parking, caisse
et guichet dentrée.
Des douze moulins que lon
comptait à Vaas au début du 20ième
siècle, le Moulin de Rotrou est le seul survivant, bien
quil ait cessé son activité. Actionné par
leau du Loir, il produisit de la farine dès le
13ième siècle. Aujourdhui, on peut y visiter le
musée du Blé au pain et le Jardin des
Céréales.
En 1576, le moulin était
déjà en activité. Il est toujours en état
de fonctionner avec des appareils à cylindres. Le
mécanisme un peu disparate est actionné par un belle
roue à aubes, tournant avec les eaux du Loir. Au 19ième
siècle, il fut aussi moulin à huile. Un
véritable musée du blé au pain
rappelle les étapes depuis les semailles jusquà
cuisson du pain.
La journée est courte et
dici à la maison, il y a pas mal de kilomètres
à faire. La fraîcheur de ce matin me fait décider
de manger au centre de Vaas et ne plus attendre trop pour rentrer. Le
soleil commence à descendre ; heureusement, je trouve vite un
banc public au soleil. Je mange tout mon pain et finis tout mon
café de la deuxième bouteille thermos. Lestomac
bien rempli, je reprends les pédales, en traversant à
nouveau le pont sur le Loir. Je fais les photos (43) et (44) et
ensuite, en passant par Château-la-Vallière,
Cléré-les-Pins, Mazières-de-Touraine, Langeais,
Azay-le-Rideau à Nouâtre où je rentre à
21.15 heures. Jai roulé aujourdhui 226
KM
Le vendredi matin à 5
heures de ce 2 novembre, je prends le départ pour la
troisième journée en vélo pour Vaas en passant
par Azay-le-Rideau, Langeais et Château-la-Vallière. Il
fait moins frais que les deux premiers jours, 8°
aujourdhui avec un petit vent côté nord-est. Le
temps hivernal a fait place à un temps automnal. Je trouve
même que lautomne depuis ces dernières semaines
avance vite. Les arbres perdent leurs feuilles en abondance comme ici
à Nogent-sur-Loir. (45) Je tourne autour de
Château-du-Loir. Le paysage le long du Loir, (46) à
Montabon ressemble au paysage le long de la Loire. A Luceau, 3
kilomètres au nord de la ville, se trouve lancien
château La Françoisière, (47) qui possède
un bélier hydraulique. Celui-ci est utilisé pour
alimenter en eau le château. Construit entre 1875 et 1880 en
granit dans le soubassement et pierre de tuffeau de style Cheverny.Ce
bélier alimentait tous les besoins en eau de la
propriété ; bâtiment, arrosage du parc, plans
deau, écuries. Un deuxième bélier plus
petit alimentait un jet deau.
Leau arrive dun
petit étang (Moulin de Prélambert), passe dans le
bélier situé près de la route, leau est
repoussée vers le château deau situé en
hauteur du domaine.Comment ça marche ?
Le rendement hydraulique dun
bélier dépend du débit initial et du rapport
chute/élévation.
Il atteint 20 %
(cest-à-dire 20 litres deau pompée pour 100
litres <tombée>) dans les conditions idéales qui
dépendent aussi de la longueur de batterie. Leau arrive
dans la conduite et ferme le premier clapet. Une onde de choc est
créée qui parcourt la conduite en sens inverse à
la vitesse de 15 mètres par seconde dans un tuyau en plastique
; de 1000 mètres par seconde dans un tuyau en
acier.
Cest le coup de
bélier.
La surpression ouvre le second
clapet permettant à leau de monter dans la cloche. La
pression de lair à lintérieur de la cloche
repousse leau. Le clapet se ferme et leau monte dans la
seconde conduite. Un nouveau cycle commence alors. Je trouve que
cest une ingénieuse machine qui pourrait même
connaître de beaux jours car elle fonctionne non-stop, sans
énergie.Après les travaux au château et en hiver
quand il y a moins de feuilles aux arbres,
jespère pouvoir faire
dautres photos, laissant voir plus de détails de la
propriété. Je vais reprendre la route le long du Loir
et arrive à Coëmont. Ici, mes yeux sont attirés
par des éléphants. (48) Sur la pancarte je lis
:
Un éléphant à
Coëmont ?
Né en avril
2000,
Il a été la vedette
du carnaval
De lécole de
Vouvray-sur-Loir
Ayant pour thème « les
animaux »
Conçu par les parents
délèves,
Sa réalisation a
nécessité
12 m3 de polystyrène et 2
tonnes de béton.
Depuis, un
éléphanteau est venu le rejoindre.
Vouvray-sur-Loir cest sur
mon itinéraire où je nirai pas à
lécole mais où il se trouve un chemin à
pente raide, du Loir jusquen haut de la côte. Le
voilà déjà, je tourne à gauche à
léglise et . . . en effet, ça grimpe. Jai
changé les vitesses à temps. Je monte et je monte. Je
suis en danseuse ; par moment la roue nagrippe plus la
chaussée ; je grimpe . . . et je continue. Je ne
cèderai pas. Je respire fort ; jai chaud.
Japproche un virage. Le cur bat fort. Je fais du 5 km
à lheure. Le but est proche. Doucement maintenant .
.
. . Jy suis. Quand jai
récupéré un peu, jarrête et je
retourne au village. Après le virage, ça descend sec.
Maintenant . . . ce sont les freins qui doivent être en bon
état. Jarrête faire la photo (49). Quand je
reprends la route normale, je suis content ; les jambes
sont bonnes. Cela me donne envie de faire une petite pause pipi.
Aussi jarrête à Port Gautier, au
café-restaurant. Derrière, le ruisseau coule
paisiblement. Je vois déjà le wc. Je pose mon
vélo et fais . . . les photos (50) et (51).
Après ce petit arrêt,
je reprends la route pour le Lac des Varennes. Un beau lac de 50 ha;
coin de prédilection des pêcheurs ; que des tentes/abris
de couleur verte. De lautre côté se trouve le
camping du Lac des Varennes. Photo (52) et (53) Je parle quelque
temps avec le nouveau patron du camping, qui a repris depuis janvier
de cette année. Il a lintention de moderniser encore les
sanitaires.
L'espace de loisir dispose d'une
aire de pique-nique espacée, composée de nombreuses
tables en bois dont certaines doubles (pour les grandes familles ou
les nombreux amis) et surtout bien ombragées. Afin
d'éviter le transport de votre barbecue, l'aire de pique-nique
dispose d'un grand barbecue collectif. Une petite soif ou un petit
creux ? Le kiosque de restauration rapide est ouvert tous les jours
durant les mois de juillet et août.
Je continue la route vers La
Chartre-sur-le-Loir. En passant le village Marçon, je
marrête au château de la Croix Boisée. (54)
Ce sont les couleurs douces qui attirent lattention du passant.
En traversant La Chartre-sur-le-Loir, je trouve que les
bâtiments donnent lair plus ou moins abandonnés.
Voir la photo (55) dune pompe à essence, peu courant. La
D.305 traverse le Loir pour aller à Poncé-sur-le-Loir.
Jarrête devant lentrée du Domaine de
Poncé.
Ce site qui possède des
ruines dun oppidum Celtes et dun prieuré
médiéval. On nous emmènera dans les labyrinthes
dun tunnel souterrain. Ce nest pas un hôtel typique
mais si vous recherchez des vacances relaxantes et
intéressantes, paisibles et stimulantes, fascinantes et
différentes, alors les chambres et lenvironnement
magnifique de ce château sont fortement recommandés. Une
bonne partie du château de la Volonière est
troglodytique. Des arcades mènent vers une fontaine, des
magnifiques arbustes, fleurs dans un superbe parc de 3 ha, une
piscine avec cascade et barbecue. Optez pour une des chambres
à thèmes : Roi Arthur, Roméo, Juliette, Barbe
bleue, 1001 nuits... il y a des chambres et des appartements. Petit
déjeuners et dîners disponibles sur demande, servis dans
la chapelle du 12ème siècle. Quest ce que vous en
pensez ?
Le propriétaire, monsieur
Claude Becquelin sera heureux de partager avec vous lhistoire
de son château. Il a passé de nombreuses années
à la restauration. De style renaissance, le château de
la Volonière fut construit par Jean de Chambray en 1542. Pour
cela, il utilise la pierre de tuffeau blanc. Le pavillon central
renferme un remarquable escalier aux plafonds ornés de 162
caissons sculptés offrant au regard les blasons des de
Chambray ainsi que des motifs végétaux, des
scènes mythologiques, des animaux, certains symboliques comme
la salamandre (chère à François
Ier)...
Les photos (56)+(57)+(58) et (59)
sont tous du Domaine de Poncé.
A peine reparti en
vélo, je découvre sur ma gauche un autre château,
celui de la Flotte. Jarrête à nouveau et fais une
photo, (60) de ce château Renaissance et qui présente
une élévation animée de corniches et de baies
à pilastres ioniques, tandis que la façade
postérieure s'ouvre sur les jardins par une galerie italienne
couverte en terrasse. Mais l'élément le plus admirable
du château est sans conteste son escalier Renaissance. Ses six
volées droites sont couvertes de voûtes à
caissons, sculptées avec une très grande finesse de
motifs allégoriques, réalistes ou mythologiques. Il
était jadis précédé d'une loggia donnant
accès aux jardins. Ceux-ci, outre des jardins à la
française et à l'italienne recèlent un
labyrinthe végétal, une allée
voûtée et un pigeonnier monumental.
Cest ici que je vais
quitter le Loir en le traversant pour la dernière fois pour
aller à un kilomètre sud du village de
Couture-sur-Loir, où se trouve le Manoir de la
Possonnière, résidence familiale et lieu de naissance
de Pierre de Ronsard, le poète français le plus
célèbre de la Renaissance. Il y est né en 1524,
dans une famille de petite noblesse, et y a passé son enfance
pouvant se promener dans la Forêt de Gâtines à
lépoque qui touchait au domaine du manoir.
Destiné à la carrière des Armes et de la Cour du
Roi de France, il devient Page des fils de François Ier et
à ce titre séjourne en Ecosse.
Atteint de surdité
partielle, il doit abandonner la carrière militaire. Il rentre
dans les ordres (mineurs) ce qui lui permet d'obtenir des
bénéfices ecclésiastiques. Avec Jean Antoine de
Baif et Joachim du Bellay il suit, à Paris, l'enseignement de
Jean Dorat, leur amitié débouchera sur la
création de La Pléiade.
Ronsard publie ses
premières Odes en 1550, elle le rendent rapidement
célèbre. Sa production est alors importante et
variée, il publie les Amours (de Cassandre) en 1552 puis ce
sont les Folastries en 1553. A partir de 1560 des
éditions globales de ses oeuvres sont
publiées.
A partir de 1562 la France bascule
dans les Guerres de Religion, Ronsard se range du coté des
Catholiques ; il manque d'y laisser la vie à Evaillé
dans le Maine voisin. Il écrit de la poésie
engagée avec les Discours. Il se calme et obtient,
en 1565, le Prieuré de Saint Cosme près de Tours. En
1572 paraissent les quatre premiers livres de la Franciade. En 1574
le Roi Charles IX qui était l'ami, meurt. Ronsard, qui ne
s'entend guère avec le nouveau Roi, Henri III, quitte la Cour.
Il séjourne alors en Vendômois, en particulier dans le
Prieuré Sainte Madeleine de Croixval sur la commune de Ternay,
et dans son Prieuré de Saint Cosme. Il publie les
Sonnets pour Hélène en 1578.
Ronsard est mort en 1585 dans le
Prieuré de Saint Cosme et y est enterré. Sur la petite
butte, de lautre côté du chemin, je fais la photo
(61) et (62) de la Possonnière. Malgré la
présence dun banc et table pour pique-niquer, je ne
prendrai pas mon déjeuner ici. Un vent
désagréable me chasse. Aussi, je reprends la route et
continue en cherchant un bon endroit pour manger. Je traverse les
bourgs de Les Hermites et Monthodon sans
trouver lendroit idéal. Quittant Monthodon, et un petit
bois sur une route montante je découvre une longée
dherbe au bord de ce bois. Je descends du vélo et marche
sur cette herbe et à travers les arbres du bois je vois que
derrière, le champ se prolonge. Il y a quelques rouleaux de
foin, non ramassés par le paysan.
Pour moi . . . . lendroit
idéal. Il ny a pas le moindre brin de vent. Je
minstalle bien pour prendre un déjeuner copieux.
Jai faim. (63) En mangeant et buvant, toujours du café,
je regarde la route à faire sur la carte et constate que je
traîne beaucoup dans le coin. Il faut dire quil y a de
quoi regarder.
Même maintenant au moment
où je mange, je vois au loin une maison où des
charpentiers sont en train de couvrir le toit dune maison avec
des ardoises. Ils sont trois sur le toit. Ils travaillent en
équipe avec une telle rapidité. Le temps que je prenne
mon déjeuner, eux, ils couvrent le tiers du toit avec ces
ardoises. Ils auront fini de couvrir le toit avant que moi
jarrive à Blois. Alors, je plie bagage, remets le
sac-à-dos et reprends la route pour Château-Renault.
Dans le centre ville je monte à pied vers lhôtel
de ville et passe, pour faire la photo, par la porte
dentrée bien ornée. (64)
Lautre photo est prise
devant lhôtel de ville et montre la tour. (65) Quand je
redescends le chemin vers le bas de la ville, il sagit de
trouver la D.56 pour Saunay. Par chance je vois au loin le panneau
indiquant la direction tout droit. Je quitte la ville et sa
circulation et retrouve la campagne. Je traverse Saunay, et Saint
Cyr-du-Gault et continue maintenant pour Herbault. Avant le village
Françay je vois une jachère fleurie avec le panneau :
Les Rosiers photo (66) Le jardinier sest vivement
trompé. Jen suis sûr . . . . ce ne sont pas des
rosiers.
Après Françay, je
traverse lautoroute A.10 et arrive à Herbault. Je passe
par Saint Lubin-en-Vergonnois et continue vers Blois. La nuit va
arriver et la circulation aux heures de pointe est intense. Les
routes dans la partie nord de la ville sont mauvaises. Je cherche
à éviter les trous dans la chaussée.
Malgré les pistes de vélo, je préfère
rester sur la route parmi les voitures en évitant les
obstacles. Je roule vite pour ne pas gêner la circulation. Je
cherche le centre ville et une boulangerie pour faire tamponner ma
carte de route pour la quatrième fois. Là, voilà
la Boulangerie Olivier Chaufour. (67) Je descends de vélo,
fais pointer et ressors avec un gâteau aux amandes. En dehors
du magasin je décide de couper le circuit de la
randonnée puisque la nuit gêne pour faire des photos.
Dommage parce quaprès Cheverny, la route mène
vers Amboise, en direction de la maison. Sachant quil y a
encore des photos à faire, il faudra continuer demain. Je vais
donc prendre le chemin du retour en passant le long de la Loire
à Candé-sur-Beuvron, Chaumont-sur-Loire et Amboise.
Malheureusement à Candé déjà je me trompe
de route et atterris à Les Montils au carrefour avec la D.764.
Je ne men suis aperçu quen voyant les panneaux
Seur et château Beauregard. En regardant la carte sous une
lanterne, je décide de prendre la grande route qui passe
à Montrichard, Loches et Sainte Maure-de-Touraine. Je rentre
à la maison à 23.30 heures. Jai roulé
aujourdhui 334 km.
Le samedi matin à 6
heures de ce 3 novembre, je reprends le vélo pour la
quatrième journée à Blois en passant par Loches,
Montrichard, la même route quhier soir. Le temps est
semblable, sombre, 10° environ, et lair est un peu plus
humide. Le petit vent côté nord-est ne gêne pas
trop.
La route est bonne ; je roule sans
me fatiguer ; les jambes pédalent bien. A Montrichard je
commence à avoir envie dun café. A
lentrée de la Forêt, jarrête un
instant à laire de pique-nique (68) Cest le
sentier pédestre du Val des Palombes où je prends mon
petit déjeuner. La première bouteille thermos de
café est vidée sur place ainsi que quelques
gâteaux au chocolat et abricot.
Je repars ; la brume au loin ne
promet pas une belle journée. Peu de temps après des
gouttelettes sinstallent sur les lunettes et la route devient
humide mais il ne pleut pas franchement.
Après Blois je
reprends le circuit. A Cheverny, je pédale autour du village
et son fameux château bâti dun seul jet de 1624
à 1634 par le comte Hurault de Cheverny. On associe Cheverny
avec : le tourisme, la richesse et le luxe dun
côté mais il existe aussi la pauvreté. Cela va
ensemble ? Photo (69) Hôtel Saint Hubert ; photo (70) magasin
de toutes sortes de motos ; photo (71+72) deux malheureuses maisons.
Je quitte la ville après léglise de Cheverny,
photo (73)
Les petites routes passent par
Chitenay et Cellettes. De loin je vois le château Beauregard.
Une tradition locale veut que Beauregard ait été un
pavillon de chasse de François 1er, à proximité
de Chambord auquel il était relié par une longue
allée rectiligne. Le Roi en fit don à son oncle, le
Bâtard de Savoie.
De 1850 à 1925, Beauregard
changea plusieurs fois de propriétaires le comte de
Cholet, pair de France, de 1850 à 1912 M. Louis Tillier
qui fit d'importants travaux dans le parc jusqu'en 1925. C'est par M.
et Mme Marcel de Gossellin en 1925 que le château entra dans la
famille des propriétaires actuels. Le Comte et la Comtesse
Alain du Pavillon en héritèrent en 1968 et par
dimportants travaux d'aménagement restaurèrent
château et communs, travaux qui se prolongent à l'heure
actuelle par la restauration des 327 portraits et des boiseries de la
Galerie des Illustres. Les communs et le parc ont été
inscrits en 1992 à l'Inventaire supplémentaire des
Monuments Historiques. Commencèrent alors les travaux de
restauration du parc et la création du Jardin des Portraits,
sur le plan de Gilles Clément, avec en projet une
cédraie ainsi qu'un jardin d'écorces.
Aujourdhui : Recevez
à Beauregard :
A 6 km de Blois, 7 km de la sortie
dAutoroute
se dérouleront dans un
cadre exceptionnel :
réception déjeuner,
dîner assis,
réception de
mariage,
événementiel
tournage de
films.
Je suis tenu de payer 4,50 euro,
si je me promène dans le parc. Je réussis quand
même à faire les photos (74+75)
Je retourne à Cellettes et
continue la route à Seur, Les Montils et
Candé-sur-Beuvron où je fais la photo (76) du
village.
A Chaumont je traverse le pont
pour faire une photo du château avec le village (77) et la
Loire en avant-plan.
Derrière mon dos se trouve
les sculptures concernant le Touraine-Mesland, une AOC depuis 1955.
(78) Terre authentique, elle est réputée pour le niveau
incontestable de ses vins et pour sa tradition vigneronne qui remonte
au 11ième siècle.
Ici, la culture de la vigne est
intimement liée à l'histoire. Les Romains furent les
premiers à planter. Les moines défricheurs de l'abbaye
de Marmoutier, près de Tours, donnèrent toute son
importance à cette culture en défrichant la forêt
et en s'installant à Mesland où ils
édifièrent le prieuré.
Jaimerais bien
déguster ce vin, mais plus tard . . . .
Je remonte sur le vélo et
continue pour Onzain tout en pensant aux 230 ha de bon
vin.
Au centre je tourne sur la
gauche pour Monteaux, Cangey, Limeray. A Pocé-sur-Cisse
jarrête au château et rentre dans le parc. A
lorigine chapelle dédiée à la vierge, les
propriétaires successifs en feront un château. Des
croisades au développement industriel, le château a
survécu au temps qui passe sans dommages.
Dans le parc je me promène
avec mon vélo à la main à la recherche de
quelques belles photos. Voir (79+80+81+82). Non seulement le
château a survécu au temps mais aussi certains arbres.
Vous voyez mon vélo (cadre 63) au pied de larbre
?
Cest ici dans ce parc, assis
sur un banc et face au château, que je vais manger mon pain et
boire ma deuxième bouteille de café, tout en admirant
ce château.
Vous souvenez-vous de larbre
que jai photographié dans le jardin de la
Gouspillère le premier jour, larbre avec des branches
tombantes ? Là-bas, je vois la même espèce, au
nom de : Epicéa du Colorado Le petit panneau
indique :
se rencontre à
létat naturel dans les montagnes rocheuses entre 2000 et
3000 m daltitude souvent au bord des cours deau.
Rustique, il est idéal pour les terrains pauvres et pierreux
et il supporte la pollution atmosphérique. Il a donné
naissance à de nombreuses variétés horticoles
dont le sapin bleu de Koster (Picea pungeus
Kosteri).
Tout content et bien
rassasié, je repars pour Amboise. Cest étonnant
mais jai un pressentiment que le trajet ne se finira pas
aujourdhui non plus.
Au milieu de la Loire, sur
lIle dOr, je fais une photo de la ville avec son
château (83) Ensuite je vais passer au camping à
côté pour voir si la statue de Léonard de Vinci
est toujours à sa place.
Eh bien oui, il est là. Je
prends la photo (84)
Né le 15 avril 1452 dans un
petit village de Toscane (qui porte aujourdhui son nom),
à louest de Florence, il était fils dun
riche notaire et dune paysanne. Il est élevé par
son grand-père paternel et consacre la plupart de son temps
à jouer dans la nature et à observer, ce qui explique
peut-être sa passion future pour elle et son insatiable
désir de percer ses secrets. Dès 1460, la famille De
Vinci sinstalle à Florence où Léonard,
âgé alors de 8 ans, reçoit un solide
éducation.
Dans sa vie il a été
peintre, architecte, décorateur, sculpteur, organisateur de
tournois et de bals masqués. Il publie des essais sur la
botanique, lanatomie, la géologique et sadonne
à toutes sortes dexpériences.
François Premier,
fasciné et séduit par Léonard De Vinci,
lengage comme Premier peintre, architecte, et
ingénieur du roi et lui achète plusieurs de ses
tableaux pour une somme considérable (dont la
Joconde). Le roi installe Léonard au château de
Clos-Lucé près dAmboise où ce dernier
organise, en lhonneur de son protecteur, fêtes
équestres, mascarades et feux dartifices. Léonard
y finira ses jours paisiblement en se consacrant à des
travauxdarchitecture pour les châteaux royaux et à
la recherche scientifique. Il y mourra le 2 mai 1519 à
lâge de 67 ans et léguera lensemble de ses
notes techniques à Francesco Melzi, son élève,
en espérant quelles soient publiées. Ce
nest que quatre siècles plus tard que le génie de
Léonard éclata au grand jour.
Au fait, Amboise est aussi mon
point de contrôle. Je traverse lautre moitié de la
Loire et cherche une boulangerie dans la rue Nationale (85). Les
vendeuses veulent tout savoir sur la Randonnée Permanente de
A.S.Luynes, et moi . . . sur leurs spécialités comme
par exemple leur pain Pavé dAmboise : du
pain aux graines avec une croûte croustillante ; je
déguste un morceau que lon moffre. Je quitte le
magasin avec le tampon sur ma carte de route et une autre
spécialité qui sappelle : Croquis
dAmande.
Dès que je quitte la rue
piétonne, je vois la chapelle St.Hubert, jen fais une
photo (86). La chapelle fut bâtie en 1491, et demeure le seul
vestige des bâtiments qui longeaient le rempart. Dans le
transcept se trouve la tombe où sont ensevelis les restes
présumés de Léonard de Vinci, mort à
Amboise.
Je monte sur mon vélo
et retraverse le pont pour Nazelles-Négron, Noizay et
Vouvray.
Jarrête au
château Moncontour. Cest un vignoble et un musée.
Je fais une photo (87) Le Vignoble de Moncontour fut
créé au 4ième siècle environ. On le
connaît depuis le temps où Saint-Martin était
évêque de Tours (Moncontour était alors une
dépendance de lévêché, selon la
tradition). Le château actuel date de la fin du 15ième
siècle. Il fut la propriété des seigneurs de
Touraine (Guillaume de Sainte Maure,
). Il est de style
renaissance française, ses façades ont
été remaniées au 18ième
siècle.
Il ny a pas que moi
qui aime le vin de Vouvray (dailleurs premier vin que jai
bu dans ma vie), Balzac (1799-1850) convoita longtemps Moncontour
sans jamais lacquérir, mais dans son roman La
femme de trente ans, il immortalisa à tout jamais
Moncontour et ses vins ; il en parle souvent dans ses lettres . . .
à son amie Madame la Princesse Hanska.
Le musée comprend : la
vigne, la vinification et la dégustation. Une fois les grappes
vendangées et pressées. La vinification peut
démarrer. Commence alors un long et lent processus pendant
lequel le sucre contenu dans le jus de raisin subit une fermentation
alcoolique sous leffet de levures présentes
naturellement à la surface des grains. Ce processus doit
être surveillé avec soin car de nombreux
paramètres peuvent affecter la qualité du vin :
température de fermentation, manipulations, méthodes de
stockages.
Je reviendrai plus tard au
château Moncontour pour une visite détaillée de
son musée. Pour linstant je dois continuer mon circuit
qui mène à Marmoutier dont je parlais toute à
lheure à Touraine-Mesland en face du château de
Chaumont.
LAncienne abbaye de
Marmoutier fondée par Saint Martin en 372 devient rapidement
célèbre et riche et comptait peu après sa
création déjà 80 moines.
En 853 elle est pillée et
détruite par les Normands qui tuèrent plus de cent
religieux.Un peu après lan Mil, sous limpulsion de
lAbbé Bernier, lAbbaye se développa
considérablement et devint une des plus riches dEurope.
Pendant les luttes féodales de la deuxième partie du
11ième siècle lAbbaye fut sérieusement
endommagée par le Comte dAnjou, Geoffroy le Barbu. Le
monastère, devenu insuffisant, est complètement
reconstruit au début du 13ième siècle par
lAbbé Hugues des Roches, à cette époque
plus de cent Prieurés dépendent de lAbbaye qui
est extrêmement riche.
En 1562, au début des
Guerres de Religion, lAbbaye de Marmoutier est pillée
par les Protestants, elle ne se relèvera pas vraiment de cet
événement.
LAbbaye est vendue comme
bien national en 1799, pendant la Révolution Française,
et une vingtaine dannées plus tard la plupart des
bâtiments, église, cellules des moines, sont
démolis.
Il ne subsiste que le Portail de
la Crosse, deux tourelles sur la façade ouest et une Tour
adossée au coteau.Depuis plus dun siècle
maintenant cest un établissement
déducation. (88)
A nouveau je me rends compte que
les journées sont courtes. La nuit arrive et il me reste
encore quelques dizaines de kilomètres à
pédaler.
Par le pont Mirabeau je traverse
Tours et à Saint Avertin je prends la route pour Esvres,Saint
Branch et Sainte Maure-de-Touraine. Jarrive à
Nouâtre à 20.30 heures.
Jai roulé
aujourdhui 250 km
Le dimanche matin du 4
novembre à 6.00 heures, je prends le départ pour la
dernière fois sur cette Randonnée Permanente de Nord
Touraine. Il me reste à faire la partie de Tours
jusquà Luynes en passant par Semblancay. Le temps est
semblable à hier.
Je passe à St.Epain, et me
dirige vers Thilouze. Juste avant le village, je meffraye
dune bichette qui, au lever du jour et de ma venue bien
sûr, cherche au dernier moment à disparaître dans
les broussailles dun bois à côté de la
petite route de campagne. Il ny a pas de circulation. Le temps
idéal pour faire du vélo. Les paysages défilent.
Je traverse Pont-de-Ruan, Ballan-Miré et me dirige vers Pont
Cher.
Etant donné mon passage
à la Possonnière, dans le village Couture sur Loir, je
décide de passer par le jardin des Prébendes pour faire
la photo de lécrivain, Pierre de Ronsard (89). Je tourne
ensuite autour du jardin Botanique où de grands travaux sont
en cours.
Une serre est construite, plus
haute encore que lancienne et tout est en verre transparent. Je
file à la Loire et traverse le pont Napoléon. A St.Cyr
je monte la côte et prends la D.36 pour St.Roch.
A létang de Jumeau je
marrête pour prendre une pause café et une photo
(90). Les deux pêcheurs un peu plus loin sont tranquilles et
surveillent attentivement leurs cannes à pêche. Je ne
les dérange pas. Je mange mes gâteaux et après
avoir bu mon
café, je reprends la route
pour Charentilly en passant par le château de Poillé.
Cest une construction récente (1840) photo (91). Par des
petits chemins je continue ma route pour Semblançay.
Dici, la route descend par Le Serrain, la Louzardière,
Pernay, la Perruche, Luynes.
Un dernier arrêt devant le
château la Mignonerie pour une photo (92) de ce château,
16ième , 18ième siècle.Quand je rentre dans
Luynes, je fais le dernier pointage dans la même boulangerie
(93) quau départ de la Randonnée . . .
.
Et voilà la boucle est
bouclée.
Avec un dernier gâteau je
rentre sous les Halles de Luynes où je suis accueilli et
récompensé par une grande foule de fleurs,
attachée le long des piliers des Halles (94).
Jai roulé
aujourdhui 173 km.
Merci Luynes, merci A.S.
Luynoise pour le beau trajet avec un patrimoine très
riche.
Ferdy Los.
Inter.cartier@wanadoo.fr
Ass.Cycliste Balesmes
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