ferdy 30 La DIVE
RANDONNEE LE
LONG DE LA RIVIERE LA DIVE
Afin de me
préparer pour la grande randonnée permanente des '3
rivières', je m'exerce sur la petite excursion en vélo
le long de La Dive, en commençant par la source de
celle-ci.
Je pars à
6.00 heures de la maison avec mon sac à dos bien garni, pour
faire la distance de 65 km qui me sépare de la source de La
Dive, en passant par Marigny-Marmande, St.Gervais-les-3-Clochers,
Lencloître et Mirebeau.
La source,
située à Maisonneuve, entre Mirebeau et
Thénezay, n'est pas difficile à trouver. A
côté se trouve un terrain aménagé
où je gare mon vélo afin de savourer le café
bien chaud de ma première bouteille thermo, accompagné
de quelques gâteaux.
La Dive coule
tranquillement le long des arbres. Sous le petit pont en bois coule
un autre filet d'eau claire qui rejoint La Dive au fond du
terrain.
Quittant cette aire
de pique-nique, je tourne le guidon vers le nord du village
où je
trouve un pompe-lavoir. La construction de la pompe par la
société métallurgique de la Flie à
Liverdun (Meurthe et Moselle) et des lavoirs communaux a
été terminée en 1902, sur une décision du
Conseil municipal en date du 16 juin 1901.
La
réalisation a coûté, à l'époque, la
somme de 2.274,34 frs. Elle a été financée
à la hauteur de 94 % par la population de Montgauguier (ancien
nom de la Commune de Maisonneuve) sous la forme d'un impôt
spécifique prélevé pendant 15
années.
En quittant
Maisonneuve, au carrefour en direction de Massognes et la
Bourrelière, je remarque déjà un bon
débit de La Dive. Je traverse Mazeuil et à Marconnay je
descends à La Dive pour faire une photo de la chapelle. Il y a
un étang avec une aire de pique nique ; je décide de
prendre ici mon petit déjeuner.
Le prochain village,
La Grimaudière, est un vrai centre d'excursions pour les
randonneurs à pied.
Au centre du village
se trouve le parking, un abri avec des points d'eau et des toilettes.
Et partout des panneaux d'informations pour les randonnées
pédestres à faire.
Dans la mesure du
possible je fais le circuit d'une promenade qui passe à
Cercay, Les Côteaux, dans les hauts de La Dive, pour
redescendre au point de départ.
Sur ce trajet je
rencontre plein de panneaux explicatifs sur le patrimoine de La Dive,
sur les petites merveilles du pays, les fiefs seigneuriaux, les
porches fleuris et caetera.
C'est à faire
plus tard à pied.
Autrefois, les
meuniers et les riverains de La Dive avaient obligation d'entretien
de la rivière. Il fallait lutter contre l'accumulation de vase
et des herbes aquatiques qui s'y ancraient, afin d'éviter la
montée du niveau d'eau. Pour cela, ils recouraient à
deux outils indispensables, le bateau et le faucard. A La
Grimaudière, le dernier meunier du moulin de Surin mania ces
outils avec dextérité durant plusieurs
décennies.
A la fin de
l'été, le bateau à fond plat était
stabilisé en travers du courant grâce à des
pigouilles, longues perches de bois passées dans l'anneau
fixé à chaque extrémité du bateau, puis
enfoncées dans le lit de la rivière. Le faucardeur,
d'un geste précis, fendait l'eau vers l'aval en passant sa
petite faux au long manche sous les tiges molles. Les herbiers
fraîchement coupés étaient alors emportés
vers l'aval, s'entassant et colmatant parfois des brèches dans
les berges. Jadis on se battait pour descendre le niveau d'eau.
Aujourd'hui , on commence à se mobiliser pour le remonter !
Pour cela, les quelques herbes aquatiques non faucardées ne
seront pas de trop.
Depuis le
19ième siècle , des trouvailles essentielles, dans la
vallée de La Dive, confirment l'idée qu'une population
celte s'est établie durablement dans cette région.
Qu'ils soient conservés secrètement au sein de
collections privées ou arborés fièrement dans
les musées de la région, ces trésors d'un autre
âge démontrent qu'ils émanent non pas d'une
peuplade sauvage et barbare, mais bien d'une brillante civilisation
qui a vécu en harmonie avec la rivière durant plus d'un
millénaire (de -700 avant J-C à +400 de notre
ère).
Savez-vous que la
quête du trésor, interdite en France, est passible d'une
forte amende ? L'utilisation de détecteur de métaux est
strictement interdite par une loi de 1989.
Si vous faites une
découverte dite 'fortuite', vous êtes l'inventeur
(auteur) propriétaire. Si vous le trouvez sur le terrain d'un
tiers, vous êtes l'inventeur, mais propriétaire pour
moitié avec celui qui possède le fonds.
Dans tous les cas,
une loi de 1941 vous oblige à faire une déclaration
à la Mairie de la commune. Le Maire prévient alors le
Préfet qui saisit le service régional de
l'archéologie (DRAC)
Si les fouilles sont
décidées par l'Etat et réalisées au nom
de l'Etat, les objets trouvés sont partagés entre le
propriétaire du fonds et l'Etat. Imaginez ! Vous
découvrez un trésor. Il est à vous car vous
remplissez les conditions. Faites-le savoir car votre
découverte peut être capitale pour le patrimoine de
votre commune et pour l'Histoire avec un grand 'H'.
Moi, je n'ai rien
trouvé d'autre qu'un petit nuage de pluie... Avec le regard
vers le ciel je peux continuer ma route.
Quelques
kilomètres plus loin, un panneau, indiquant 'tumulus/panorama'
attire mon attention. Je prends la direction et suis le chemin. Je
m'attends bientôt à voir un beau panorama sur La Dive.
Eh bien non, je continue le mauvais chemin pendant 700 mètres
jusqu'à ce que je voie un autre panneau qui indique 'tumulus'
dans le sens opposé.
Cela veut dire que
j'aurais déjà passé le tumulus ?
Je retourne tout en
regardant bien autour de moi et découvre tout à coup un
petit panneau carré en bois à côté du
chemin indiquant : " Tumulus de Puy Taillé " C'est une butte
calcaire isolée de 140 mètres sur 50 mètres au
milieu de vastes secteurs cultivés et couverte d'une pelouse
sèche. Des petits panneaux explicatifs comme 'les stations de
bleuets' et 'les truffes loudunaises' accompagnent les randonneurs
lors des promenades.
Les plantations de
chênes qui se développent sur les coteaux de Cholay sont
consacrées à la production des truffes noires ; une
vieille histoire en terre loudunaise. Il est même aujourd'hui
reconnu que la première truffière raisonnée de
France est née à côté de Loudun, à
Beuxes exactement. La Vienne fut un des premiers départements
producteurs de truffes au IXXème Siècle, grâce
notamment à la région loudunaise qui possédait
des dizaines d'hectare de chênes truffiers. A partir des
années 70, sous l'égide de passionnés, de
nombreuses truffières ont vu le jour dans le nord du
département.
Via Maisoncelle ,
Ayron et Jay, (nombreuses belles promenades pédestres à
faire), je rentre dans le bourg de Saint-Chartres. Je monte dans les
rues, en passant je m'arrête faire une photo de l'église
et en haut du bourg je cherche le chemin pour Marnes. La D.19 m'y
mènerait directement, mais moi je préfère
trouver le tout petit chemin qui longe La Dive.
Alors je retourne
dans le bourg et tourne à droite pour Jay. Là-bas la
voie est plus ou moins goudronnée mais assez vite ce n'est
plus qu'un chemin de terre et me voilà dans les bois. Comme le
sentier longe plus ou moins La Dive, je continue en faisant une photo
d'un coin idyllique . . . je continue jusqu'au moment où la
'piste' devient impraticable pour un cycliste et là, me
voilà bloqué.
Et bien sûr .
. . personne pour me renseigner.
Où va ce
chemin de terre, humide en plus ?
Le vélo et
les chaussures se trouvent dans un état !
Après
réflexion je décide de faire demi-tour jusqu'à
Jay où je reprends de nouveau la route pour St.-Chartres. Je
retraverse le bourg et en haut je prends la D.19 pour Marnes. Je ne
veux pas perdre plus de temps à chercher mon petit
chemin.
Bientôt
j'arrive à Marnes. Le point de vue qui est sur la route
d'Airvault sera pour une autre fois : ils sont en train de refaire
toute la route et des gravillons sont éparpillés
partout.
Je file à
Moncontour ; village avec beaucoup d'histoire. Je monte directement
au donjon, 11ième siècle, où je gare mon
vélo au pied même de celui-ci. C'est une ancienne
forteresse construite vers 1040 par Foulques Nerra et qui constituait
une place-forte imprenable au-dessus de la vallée
marécageuse de La Dive.
La terrasse offre
une vue panoramique.
Après avoir
fait des photos, je redescends à vélo au centre ville
pour prendre à droite le chemin qui mène à la
base de loisirs installée autour d'un lac de 10 hectares avec
une belle plage. Au bord se trouve aussi un restaurant où
j'avais prévu de prendre mon déjeuner.
Mais aujourd'hui il
n'y a pas d'ambiance, le site est désert. Je vais manger
ailleurs.
Je continue ma route
vers Sauzeau ; village sur La Dive. Je m'arrête au
lavoir.
Sur la photo du
lavoir, vous distinguez une quinzaine de panneaux en bois ; chaque
panneau contient deux parties; sur une partie la question "...Qui
suis-je?" et sur l'autre partie la réponse "Je suis..." :
énigmes sur les arbres.
En face du lavoir se
trouve un coin pour pique niquer et c'est ici que je me donne le
temps de prendre mon déjeuner tout en lisant sur les
rivières du chanvre.
Les anciens
cadastres révèlent des rivières (jardins
maraîchers) et des chènevières, parcelles infimes
où chaque habitant cultivait le chanvre, plante textile
vitale. Entre La Grimaudière et Sauzeau, sur près de
vingt kilomètres de marais, on dénombrait, au milieu du
19ième siècle plus de trente mille
chènevières. Pour réaliser le rouissage des
tiges, l'homme creusait, autour de ces parcelles, de larges
fossés alimentés en eau et connectés à la
rivière grâce à un ingénieux dispositif de
vannes.
On estime
qu'à un seul kilomètre de rivière correspondait
alors à plus de vingt kilomètres de fossés
secondaires, un patrimoine exceptionnel aujourd'hui menacé
d'abandon, où se déployaient vairons, anguilles,
brochets, écrevisses, canards siffleurs, râles d'eau,
grenouilles, tortues... un genre de paradis quoi !
Je plie bagage
après mon déjeuner et quitte le village en prenant la
D.162 pour Brie, Chassigny, Saint Laon où je distingue au loin
la chapelle : 'La Bonne Dame de Ranton', chapelle construite à
la fin du IXXème siècle en remplacement d'un sanctuaire
déjà existant depuis l'époque gallo-romaine, et
qui donne lieu à d'importants pèlerinages ; cette
chapelle est la propriété de
l'évêché de Poitiers. Devant l'entrée se
trouve une Croix érigée par Les Amis des
Calvaires.
Par
Curçay-sur-Dive je vois une ancienne église,
isolée et sans toit !
Depuis Sauzeau, la
région est moins touristique ce qui me permet d'avancer plus
vite. Tout à coup je vois une bête morte sur la route.
En approchant je constate que c'est un blaireau.
Il est mort il n'y a
pas longtemps. Le temps de faire une photo, une Renault 4 arrive et
s'arrête. Le conducteur, un paysan âgé, en blouson
bleu, sort de sa voiture et s'approche. On échange quelques
mots et en montant sur le vélo je lui dis :
"c'est ça, la
vie" et lui me rétorque : "c'est ça la
mort".
A peine deux
kilomètres plus loin, je découvre en plein champs un
double lavoir qui attire ma curiosité : Le lavoir est plein
d'eau, mais impossible de voir d'où cette eau arrive et
où elle va !
Le chemin passe par
Douvy, Epieds et Brézé. Je passe à
côté de l'église et file directement au
château.
Pour faire des
photos, je me promène à pied autour du château. A
l'arrière de celui-ci je découvre un passage pas
très solide et sans rampe.
Une entrée
secrète ! ?
Ensuite je descends
à La Dive pour la voir couler. C'est d'ici qu'il y a un
sentier intéressant pour randonneurs. Je prends des photos,
gauche et droite.
D'ici jusqu'à
l'embouchure ; le canal de La Dive rejoint bientôt le
Thouet.
Il existe une belle
promenade à pied à faire :
<A la confluence
du Thouet et de la Dive>, chemins de halage enherbés ou
empierrés mais attention : il est formellement interdit de
traverser le Thouet à hauteur de Saumussay lorsque l'eau
déverse sur la chaussée.
Départ
à Brézé ; balisage jaune ; longueur 10,5
km.
A Saumoussay, je
termine ma promenade le long de la Dive en traversant les
ponts.
C'est ici au
début du IXXème siècle plusieurs
carrières d'extraction de pierres de tuffeau sont en
activité ; les plus estimées sont celles situées
au sud de Saumur, notamment ici à Saumoussay où il
existe trois ports, 'Pince-Matin', (en amont) très profond
à cet endroit, au point que l'on raconte qu'un cheval ne
pouvant retenir sa charrette de pierres, est tombé dans la
rivière et a disparu avec son chargement, celui de
'Saumoussay' (près de la cheminée) et celui des 'Vaux'
le plus en aval.
En 1900 un
ingénieur recense 236 bateaux assurant un trafic dont le
tonnage s'élève alors à 21.330 tonnes de tuffeau
!
Une flottille de 6
à 8 chalands ou gabares attend parfois un chargement pour
livrer les parpaings de tuffeau jusqu'aux quais du port de Saumur
d'ou ils sont acheminés à Nantes, puis vers
l'étranger. Le théâtre de Saumur, construit entre
1864 et 1866 utilise le tuffeau extrait des carrières de
Saumoussay : l'abbaye de Westminster (en Angleterre) en a, dit-on,
également utilisé.
1920 verra la
cessation de la batellerie à Saumoussay où l'extraction
était tombée à 502 tonnes.
Il reste aujourd'hui
en exploitation la carrière Lucet (Saint-Cyr-en-Bourg) remise
en service au lendemain de la dernière guerre, qui fournit les
entreprises en blocs ou en plaquettes essentiellement pour la
restauration des Monuments Historiques.
Content de ma
journée, plus instructive que prévu, je rentre
directement à la maison en passant par Fontevraud et
Chinon.
Aujourd'hui j'ai
fait 242 km à vélo et à pied.
Ferdy
LOS
inter.cartier@wanadoo.fr